Le site Politico publie un article sur le vote arménien à Los Angeles (voir le lien plus bas).
La course pour remplacer le député Adam Schiff à la Chambre des représentants s’est déroulée sur fond de conflit instable à l’étranger, qui a explosé en violence à l’automne dernier, provoquant une réaction de rejet de la part d’électeurs cruciaux contre l’administration Biden.
Mais la crise qui secoue cette circonscription de la région de Los Angeles n’est pas la guerre à Gaza. Il s’agit de la tension qui règne entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le conflit qui dure depuis des décennies a atteint un crescendo sanglant en septembre dernier, lorsque l’Azerbaïdjan a brusquement pris le contrôle du Haut-Karabakh, un territoire séparatiste occupé depuis des décennies par des Arméniens de souche. L’attaque éclair dans la région, que les Arméniens appellent Artsakh, a fait des centaines de morts et plus de 100 000 Arméniens ont été déplacés.
Pour les Arméniens américains, il s’agissait d’un nettoyage ethnique qui n’a suscité que peu de réactions de la part des États-Unis, la communauté se sentant profondément trahie et abandonnée par la Maison Blanche de M. Biden.
Ce sentiment est particulièrement aigu dans l’ancienne circonscription de M. Schiff, qui compte la plus forte concentration d’Arméniens américains du pays. Mais cette course locale est aussi un indicateur plus large pour les Arméniens-Américains dans des États pivots comme le Michigan et le Nevada, où des dizaines de milliers d’électeurs pourraient finir par avoir un impact considérable sur la course à la présidence.
Dans le Michigan, certains électeurs arméno-américains ont rejoint le mouvement de vote « non engagé », une initiative lancée par les Arabo-Américains pour protester contre la position du président Joe Biden sur Gaza. La campagne a recueilli plus de 100 000 voix, soit 13 % des suffrages, lors des primaires de mardi.
« Je ne peux pas dire avec enthousiasme aux gens qu’ils doivent voter pour Joe Biden au motif qu’il aurait toujours été avec nous », a déclaré Ardy Kassakhian, membre du conseil municipal de Glendale, la capitale de facto de la diaspora arménienne aux États-Unis. Même si le président a officiellement reconnu le génocide arménien de 1915, respectant ainsi une promesse de campagne, il a également « fermé les yeux » sur les violations des droits de l’homme commises par l’Azerbaïdjan, a déclaré M. Kassakhian, ce qui contraste fortement avec le soutien affirmé de M. Biden à l’Ukraine et à Israël dans leurs conflits respectifs.
« Les Arméniens-Américains regardent cela et se disent : « Pourquoi sommes-nous moins bien que nos frères ukrainiens ou nos frères et sœurs juifs ? « Pourquoi l’Arménie a-t-elle été laissée de côté ?
La candidature de M. Schiff au Sénat laisse ce siège profondément vacant pour la première fois depuis plus de vingt ans, ce qui attire une nuée de candidats qui espèrent lui succéder. Les politiciens locaux ont depuis longtemps une formule standard pour courtiser la communauté arménienne, qui représente 13 % des électeurs inscrits : reconnaître le génocide de 1915, visiter l’Arménie et courtiser le vaste réseau de clubs, d’églises, de chaînes de télévision et de groupes culturels qui ont fait de la communauté une puissance politique.
Mais les retombées des récents affrontements ont ajouté un nouvel et délicat exercice d’équilibre à la panoplie. Les démocrates répugnent à faire quoi que ce soit qui puisse affaiblir le leader de leur parti au cours d’une année présidentielle aux enjeux considérables, mais pour canaliser les frustrations de la communauté arménienne américaine, neuf des candidats démocrates ont fait pression sur M. Biden pour qu’il agisse avec plus d’assurance. Ils ont demandé une augmentation de l’aide à l’Arménie, la fin de l’assistance militaire à l’Azerbaïdjan et un rôle diplomatique plus fort dans la région.
« Notre communauté attend des candidats qu’ils ne se contentent pas de condamner fermement les actions de l’Azerbaïdjan, mais qu’ils tiennent l’administration Biden pour responsable de son refus persistant d’imposer des conséquences à l’Azerbaïdjan pour son agression génocidaire contre les Arméniens de l’Artsakh », a déclaré Alexander Galitsky, directeur de programme du Comité national arménien d’Amérique (ANCA).
Très, très complexe
En 2000, M. Schiff a battu le député GOP sortant James Rogan, l’un des responsables de la destitution du président Bill Clinton à la Chambre des représentants, dans une circonscription violette à tendance conservatrice. La bataille coûteuse s’est jouée sur la concurrence féroce pour le vote arménien.
Vingt-quatre ans plus tard, M. Schiff a transformé son rôle de responsable de la destitution du président Donald Trump à la Chambre des représentants en une candidature au Sénat. Le siège qu’il occupe n’est plus à prendre avec des pincettes ; les démocrates détiennent un avantage de 38 points en termes d’enregistrement dans un district qui s’étend dans l’enclave LGBTQ+ de West Hollywood, le centre hipster de Los Feliz et la ville thaïlandaise d’Hollywood.
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Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.
