En Turquie, la politique brouille la visibilité de réformes économiques reconnues

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Par Benoît Menou le 08/04/2008

L’abaissement par S&P de sa perspective sur la note du pays souligne la fragilité des économies émergentes, mais divise les économistes

Vaincre et convaincre sur tous les fronts. Tel semble être l’impérieux devoir assigné au gouvernement turc. Candidate officielle à l’adhésion à l’Union européenne, la Turquie n’en demeure pas moins une économie émergente vulnérable à la défiance des investisseurs internationaux.
A ce titre, l’agence de notation Standard & Poor’s vient d’infliger une sanction au gouvernement d’Ankara, en abaissant jeudi dernier de « stable » à « négative » la perspective sur la note BB- du pays. Cela du fait d’« incertitudes politiques et extérieures » à court terme. La Cour constitutionnelle a en effet annoncé le 1er avril qu’elle étudierait une plainte portant sur l’interdiction du parti Justice et Développement (APK) au pouvoir et sur l’interdiction d’exercer des mandats publics à l’encontre de nombre de ses dirigeants, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Une affaire qui risque de durer, et « d’intensifier les tensions économiques et financières », estime Natixis.

En parallèle, les perspectives économiques de la Turquie pourraient pâtir de la dégradation de l’environnement international, mettant en évidence une dépendance accrue du pays à l’égard des capitaux extérieurs. Le déficit courant a atteint 8,8 % du PIB en 2007. « Les principaux risques seraient un retrait soudain de capitaux et l’envolée des coûts de financement », souligne Natixis. Rien de très encourageant à la veille de l’expiration le mois prochain de l’actuel accord avec le FMI. Le ministre de l’Economie Mehmet Simsek a promis d’envoyer un « message fort » dans ce contexte, faisant vœu de poursuivre les réformes soutenues par l’organisme prêteur.
Aux yeux de S&P, le mal est fait : le rendement des emprunts turcs a gagné près de 200 points de base depuis le début de l’année, et la monnaie, la lire, a cédé le quart de sa valeur face à l’euro. L’analyse de l’agence n’en divise pas moins les économistes. ING juge même « absurde de laisser croire que la notation de la Turquie pourrait être abaissée pour retrouver un niveau B+ abandonné en 2003, étant donné l’amélioration de la plupart de ses ratios depuis ». « Même si l’APK devait être interdit, l’hypothèse d’une dégradation n’apparaît qu’à demi-justifiable. La sanction infligée à la perspective de la notation sera inversée, sans doute après que le marché aura retrouvé son enthousiasme », poursuit la banque.

L’AGEFI – Paris,France

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Author: raffi

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