En visite à Saint Petersbourg, le président arménien Khatchatourian salue la réponse russe aux sanctions occidentales

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En visite de travail à Saint Petersbourg, où il était l’un des rares dirigeants étrangers à assister au Forum économique international présidé par un Vladimir Poutine isolé sur la scène internationale pour cause de guerre en Ukraine, le président arménien Vahakn Khatchatourian n’a pas manqué de souligner la proximité entre Erevan et Moscou, nullement contrariée par ce contexte international tendu. Assistant en fin de semaine dernière à ce Forum boycotté par les Occidentaux, le président Khatchatourian était assis aux côtés des présidents des deux chambres de la Fédération de Russie lors de la principale séance plénière de cette rencontre annuelle dans un contexte économique plombé en Russie par les sanctions imposées par les pays occidentaux en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine. Le président arménien a salué à cette occasion l’efficacité avec laquelle l’économie russe a fait face à la crise ainsi provoquée, efficacité que ne devait pas manquer de souligner Poutine dans son allocution, temps fort du Forum. Poutine a une fois encore défendu son “opération militaire spéciale” en Ukraine et dénoncé les sanctions occidentales qu’elles ont suscitées comme une “blitzkrieg économique contre la Russie qui n’a jamais eu la moindre chance d’aboutir”. Il a réaffirmé que les sanctions sans précédent infligées à la Russie fragilisaient en premier lieu les économies occidentales. Rencontrant Poutine après la séance, Khatchaturian lui a dit qu’il était d’accord avec “les conclusions que vous avez établies” dans l’allocution. “C’est véritablement une nouvelle ère”, a-t-il déclaré au début de la rencontre. “On devrait probablement penser aux moyens de continuer dans les nouvelles conditions qui ouvrent de nouvelles opportunités”, a ajouté le président arménien en précisant : « Je suis sûr que l’économie de la Russie survivra grâce aux ressources et aux moyens dont elle dispose et au vu [de ce qui s’est passé] des deux derniers mois”. “Les attentes, les prévisions qui … avaient été formulées y compris par les spécialistes russes de la finance et de l’économie ont été démenties”, s’est félicité le président arménien, qui est lui-même un économiste. Le président arménien a indiqué que « la politique menée par les autorités russes a permis d’enrayer la chute du rouble, d’endiguer l’inflation et à l’économie nationale de poursuivre son “développement” ». “A cet égard, je suis très satisfait”, a ajouté le président arménien aux fonctions essentiellement protocolaires qui a été élu par le Parlement arménien une semaine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. L’Arménie, qui a des liens économiques très étroits avec la Russie, était censée être elle aussi durement frappée par le train de sanctions imposées par les Etats-unis, l’Union européenne et d’autres puissances occidentales à la Russie. Mais elle a pu profiter de la capacité de résistance inattendue de l’économie russe, laissant espérer aux autorités d’Erevan une croissance moins faible que prévu cette année pour l’économie arménienne. Khatchaturian a aussi salué le rôle de Poutine dans le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre du Karabagh le 9 novembre 2020, en confirmant certaines informations selon lesquelles le président russe avait proposé un accord de trêve aux Azéris et aux Arméniens le 19 octobre, sans pouvoir obtenir l’aval des belligérants. “Je pense que le peuple arménien apprécie vos efforts pour régler le conflit du Haut-Karabagh”, a indiqué le président arménien en mettant l’accent sur l’“amitié historique” entre l’Arménie et la Russie. “Ce n’est pas moi, ce sont nos ancêtres qui ont décidé il y a 200 ans que nous devions vivre ensemble et conjuguer nos efforts pour nous développer”, a conclu le président arménien. De son côté, le président Poutine a réaffirmé lors de sa rencontre vendredi 17 juin avec son homologue arménien Khatchatourian en marge du Forum de Saint Petersbourg, que l’Arménie était un « allié stratégique » de la Russie, qui souhaitait une stabilité politique dans la République du Sud Caucase, en butte à une campagne de protestation orchestrée depuis six semaines par une opposition arménienne qui revendique des liens d’amitié plus étroits avec Moscou que le gouvernement en place à Erevan. « L’Arménie n’est pas seulement notre partenaire, c’est notre allié stratégique, et nous accordons une grande valeur à cela”, a ainsi déclaré Poutine dans sa rencontre avec le président Khatchatourian. “Nous comprenons ce qui se passe aujourd’hui dans et autour de l’Arménie…Nous entendons développer nos relations de partenariat. Nous aspirons à ce qu’il y ait une situation stable dans le pays qui permettra un développement graduel”, a ajouté le président russe. C’est sur la même tonalité que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait exprimé l’espoir le mois dernier que l’Arménie entre dans une “période de stabilité” lorsqu’il avait évoqué les manifestations quasi quotidiennes à Erevan réclamant la démission du premier ministre arménien Nikol Pachinian à l’appel de l’opposition arménienne, mobilisée depuis le 1er mai. Peskov avait indiqué que ce mouvement de protestation était une “affaire intérieure” de l’Arménie. Dans ses propos liminaires lors de cette première rencontre avec Poutine, Khatchatourian avait indiqué que la visite officielle de Pachinian en Russie en avril avait eu un “impact considérable” sur la situation politique en Arménie en dissipant “certaines spéculations”. Le président arménien faisait clairement allusion à certaines rumeurs, véhiculées par l’opposition arménienne, selon lesquelles des tensions seraient réapparues entre le gouvernement de Pachinian et la Russie. “Mais on a vu comment vous avez reçu [Pachinian] là bas et comment il s’est senti lorsqu’il a visité [la ville russe de] Nijny Novgorod”, a précisé Khatchatourian, dans le souci de dissiper certains soupçons selon lesquels Moscou encouragerait l’opposition arménienne dans son épreuve de force contre Pachinian. “Je suis sûr que nos relations sont amenées à se développer davantage. Il faudrait juste aider les autorités du pays, j’entends l’Arménie, et, s’il y a certains problèmes, supprimer ces problèmes”, a conclu le président arménien.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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