Les principaux leaders de la Ligue Anti-Diffamation se battent énergiquement contre les efforts de leur base visant à obtenir une position sans équivoque au sujet du génocide arménien à l’occasion de son congrès national.
La direction de la Nouvelle l’Angleterre de l’ADL et notamment Andrew Tarsy sont évidemment à la pointe du combat en faveur d’une reconnaissance claire du génocide. Mais ils ont forts à faire. On apprend en effet qu’une lettre signée par 22 des principaux membres de l’organisation a été envoyée la semaine dernière à l’ensemble des participant au congrès pour s’opposer à tout changement de la position de l’ADL sur le sujet.
En août, sous la pression de la section de Boston, l’ADL avait complètement changé sa politique traditionnelle et avait qualifié « les conséquences » des massacres d’« équivalentes à un génocide ». Une avancée jugée cependant insuffisante par plusieurs membres de l’organisation qui voudraient aller plus loin dans la reconnaissance. D’où la réaction de certains dirigeants qui souhaitent de leur côté s’en tenir là. On trouve à la pointe de ces tenants du statut quo Abraham Foxman, président de l’ADL, qui affirme pouvoir canaliser les velléités pro-arméniennes de sa base. Dans leur lettre, les dirigeants nationaux de l’ADL estiment que la déclaration d’août constitue une reconnaissance claire du génocide et pensent que toute nouvelle avancée sur cette question pourrait mettre en danger les relations américaines et israéliennes avec la Turquie.
« Une résolution de la Commission Nationale, le corps le plus important de l’ADL, qui suivrait les recommandations de nos collègues de Boston serait comprise comme une action contre la Turquie et serait utilisée agressivement par ceux qui cherchent à gagner le passage de la résolution H.106 » ont écrit ces principaux membres.
« A un moment où l’appui pour la résolution H.106 semble perdre de son impulsion au Congrès car de plus en plus de Représentants commencent à prendre conscience des conséquences qui découleraient de l’adoption de la résolution, nous ne croyons pas que l’ADL doive s’aventurer dans ce bourbier politique et prendre le risque d’être perçu comme un catalyseur dans la réanimation de la résolution H. 106 ».
Il y a peu de chances que l’ADL décide d’approuver cette résolution H 106 lors de son congrès. Mais les leaders de Boston, pro-arméniens vont néanmoins faire pression pour que l’organisation publie une déclaration plus claire au sujet du génocide. Les ambigüités sur cette question nuise en effet au crédit moral de l’ADL et notamment à son programme « Aucune Place pour la Haine ».
Un membre de Boston a décrit l’opposition avec le sommet de son organisation comme un combat au « corps à corps ».
Des sources internes affirment que jamais une bataille n’a connu au sein de l’ADL une telle intensité.
