Alors que plusieurs médias turcs annonçaient simultanément que le président russe Poutine « attendait le 12 février » à Ankara, le commissaire européen à la sécurité et à la politique étrangère, Josep Borel, a déclaré aux journalistes à Bruxelles qu’ils faisaient une nouvelle offre de dialogue à la Turquie, en considérant également le règlement chypriote. Cela a été suivi par la réponse du ministre turc des Affaires étrangères, Fidan, selon laquelle la Turquie n’a pas le temps, elle doit avoir « une alternative et une nouvelle voie historique ».
La visite de Poutine à Ankara a été reportée. Certains experts pensent qu’il rencontrera Erdogan après les élections présidentielles. Mais il y a aussi des élections en Turquie. Et si la victoire de Poutine ne fait aucun doute, personne ne peut affirmer avec certitude qu’Erdogan réussira à « conquérir Istanbul » et à nommer le candidat du parti au pouvoir « Justice et Développement » comme maire. Il en va de même pour Ankara et plusieurs autres villes. À cet égard, l’approche occidentale peut affecter les résultats des élections locales.
« Milliyet » écrit que le ministre des Affaires étrangères de la « République turque de Chypre du Nord », Tahsin Erturgruloglu, s’est rendu à Ankara et « a eu divers contacts pendant plusieurs jours ». Les médias ne précisent pas le niveau et le format des négociations, mais soulignent que la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la question chypriote, Marie Angela Olgin Cuellar, a également été envoyée à Ankara. Le ministre des Affaires étrangères du Parti démocratique arménien a déclaré à la presse qu’il existe une condition préalable à la reprise des négociations : « les parties doivent avoir l’égalité des droits ». Il a critiqué l’Union européenne pour avoir reconnu la « partie grecque » de Chypre en tant qu’État et « le nord en tant que communauté ».
L’automne dernier, la presse a appris que l’ambassade de Russie à Chypre « assure également un service consulaire » dans la partie turque de l’île. Au début de l’année, on a appris que les autorités chypriotes « avaient reconnu deux diplomates russes comme des personnes indésirables et les avaient expulsés ». Apparemment, la raison en est la fourniture de services consulaires aux « citoyens de la République de Chypre », ce qui est inacceptable pour la partie chypriote. Un avis d’expert a été diffusé à plusieurs reprises dans la presse selon lequel en échange de la reconnaissance russe de la Crimée par la Turquie, la Fédération de Russie « peut reconnaître la République turque de Chypre du Nord ».
Quel message le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU a-t-il transmis aux autorités turques concernant la question chypriote ? Les négociations entre les parties se sont arrêtées en 2017. En cas de visite de Poutine à Ankara, une annonce sur la question chypriote était-elle prévue ? Compte tenu de la condition préalable au règlement chypriote, que signifiait Josep Borel pour la Turquie ? Selon l’intervenant de Milliyet, « la Turquie ne renoncera pas à sa principale garantie de sécurité, l’adhésion à l’OTAN ».
Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.
