Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exclu lundi la possibilité d’appeler à des élections législatives anticipées après le déclenchement d’une procédure en interdiction de son parti.
« Les élections auront lieu à leur date normale », a déclaré M. Erdogan au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue estonien Andrus Ansip.
« Il y a en ce moment de la stabilité et de la confiance et nous ne permettrons pas qu’elles soient perturbées (…) Nous continuons d’aller de l’avant d’un pas confiant », a-t-il ajouté.
La Cour constitutionnelle a entamé lundi l’examen d’une demande d’interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) de M. Erdogan pour des « activités allant à l’encontre de la laïcité ».
La demande a été déposée vendredi par le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya, qui accuse l’AKP d’être devenu « un foyer d’activités allant à l’encontre de la laïcité », de vouloir faire de la Turquie un Etat islamique et de vouloir détruire le système démocratique.
M. Yalçinkaya réclame également que 71 membres de l’AKP, dont M. Erdogan et le président Abdullah Gül, ancien cadre de ce parti, soient interdits de politique pendant cinq ans.
La démarche du procureur est le dernier épisode d’une lutte sans merci entre l’AKP – qui se définit aujourd’hui comme un parti « démocrate conservateur » ayant rompu ses liens avec l’islam politique – et les milieux favorables à la laïcité, très présents dans l’armée, la magistrature et certaines administrations.