Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré mardi un gazoduc qui permettra à terme d’acheminer du gaz naturel de l’Azerbaïdjan vers l’Europe, en passant par l’Anatolie, et de réduire la dépendance du continent envers les hydrocarbures russes.
Le Gazoduc transanatolien (Tanap), dont la construction est estimée à 8,5 milliards de dollars, fait partie des grands projets d’infrastructures mis en avant par M. Erdogan dans le cadre de sa campagne pour les élections présidentielle et législatives anticipées du 24 juin.
Le chef de l’Etat turc a inauguré le Tanap lors d’une cérémonie à Eskisehir (centre) avec ses homologues azerbaïdjanais Ilham Aliev, serbe Aleksandar Vucic, ukrainien Petro Porochenko, ainsi que le dirigeant de la république turque autoproclamée de Chypre-Nord (RTCN), Mustafa Akinci.
“Le Tanap est le dernier fruit de notre vision commune“, a déclaré M. Erdogan. “Il est aussi annonciateur des futurs projets que nous entreprendrons“.
Les dirigeants ont ensuite assisté à la mise en place de la section finale du gazoduc avant de manipuler une roue permettant au gaz de circuler.
Long de 1.850 km, le Tanap est connecté au gazoduc du Caucase-sud (SCP) qui pompe du gaz dans le vaste gisement Shah Deniz, en mer Caspienne, puis achemine l’or bleu en Turquie via l’Azerbaïdjan et la Géorgie.
L’autre extrémité du Tanap sera connecté au gazoduc transadriatique (TAP) qui doit acheminer le gaz naturel en Italie via la Grèce et l’Albanie.
Ensemble, le SCP, le Tanap et le TAP forment le “Southern Gas Corridor“, un méga-projet au coût estimé à environ 40 milliards de dollars qui s’inscrit dans la volonté de l’Europe de réduire sa dépendance au gaz russe dans un contexte de fortes tensions depuis plusieurs années.
Le gazoduc Tanap permettra, à terme, d’acheminer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe et six milliards vers la Turquie. Les premières livraisons en Europe sont attendues en 2020.