Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue au siège des Nations unies, qu’il avait informé les dirigeants syriens et iraniens, lors des entretiens qu’il a eus récemment à Damas et Téhéran au sujet de la crise libanaise, que la Turquie « ne soutient pas le retrait des ministres du Hezbollah du gouvernement libanais ». M. Erdogan a souligné dans ce cadre qu’il effectuera une visite au Liban au cours de la période des fêtes, d’ici à deux semaines. Le Premier ministre turc et le président espagnol José Luis Rodriguez Zapatero sont en visite à New York pour prendre part au projet l’« Alliance des civilisations », lancé à leur initiative par les Nations unies afin de combattre les divisions, les préjugés, les incompréhensions entre les cultures, notamment islamiques et occidentales, qui menacent de manière potentielle la paix dans le monde.
Lors de sa conférence de presse, M. Erdogan a noté qu’il gardait le contact avec toutes les parties pour résoudre « la situation au Moyen-Orient qui n’est malheureusement pas très positive ». « J’ai visité l’Iran et la Syrie, a-t-il rappelé. Je suis en contact constant avec le Liban. Nous discutons aussi avec Israël et les Palestiniens. Tout récemment, avant de se rendre au Moyen-Orient, le Premier ministre britannique Tony Blair a fait une halte en Turquie. Nous avons eu ainsi l’occasion de discuter et d’évaluer la situation au Moyen-Orient afin de trouver ensemble un moyen d’aider à résoudre les problèmes. Le problème le plus crucial reste la situation en Palestine. »
À la question de savoir si lors de ses rencontres avec les présidents iranien et syrien, il a soulevé la question du tribunal international pour juger les assassins de l’ex-ministre Rafic Hariri, l’ancien maire d’Istanbul a expliqué que « lors de ma visite en Iran et en Syrie, nous avons discuté du Liban. Nous leur avons dit que la Turquie ne soutient pas le retrait (des ministres) du Hezbollah du gouvernement libanais ». Le Premier ministre turc a ensuite ajouté : « Nous avons dit aux deux pays qu’ils devaient continuer à soutenir le processus. En Syrie, j’ai eu à ce sujet une longue discussion avec le président syrien Bachar el-Assad. Tout revient au fait que les deux tiers de la majorité du cabinet (Siniora) peuvent amender la Constitution au Parlement. Et le gouvernement Siniora n’a pas l’intention de reléguer ce pouvoir au Hezbollah, » a-t-il dit.
« Nous avons eu la réponse qu’il n’y a aucun problème vis-à-vis de la personne de M. Siniora. Le Hezbollah insiste à être représenté au gouvernement ainsi que certains membres de la communauté chrétienne. Il n’y a toujours pas d’accord sur ce point. Cette formule de vingt, plus neuf, plus un, a été présentée comme la solution au problème libanais. Je pense que si cette formule est appliquée d’une manière ou d’une autre, le processus commencerait à se rétablir », a déclaré M. Erdogan.
Le Premier ministre turc a aussi souligné « qu’à travers ce processus, la Turquie a attiré la confiance de toutes les parties. Nous continuerons à discuter avec chaque partie pour trouver une solution. J’ai l’intention de visiter le Liban durant les fêtes qui auront lieu dans les deux semaines. Ce sera l’occasion pour visiter aussi les troupes turques qui sont déployées au Liban au sein de la Finul. Nous discuterons de toutes ces questions avec M. Siniora », a conclu M. Erdogan.
