Lors d’une conférence de presse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a nuancé jeudi sa réaction aux propos du président français Jacques Chirac évoquant la nécessité d’une « révolution culturelle » en Turquie. « Le dirigeant français est un bon ami à moi. Je ne l’ai pas critiqué mais j’ai seulement répondu à une critique injuste malheureusement formulée à notre encontre ». « Nous en discuterons à notre première rencontre et nous ferons ensemble le nécessaire », a-t-il ajouté. « Nous respectons la culture des pays de l’Union européenne, mais nous avons notre propre culture et civilisation qui devraient être respectées de la même manière ».
Rappelons que le président français, qui soutient le projet d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, avait exprimé mardi ses doutes sur la capacité d’Ankara à rejoindre un jour le bloc européen, affirmant que l’accession nécessiterait « un effort considérable, une révolution culturelle majeure ». Mercredi, M. Erdogan, visiblement irrité, avait réagi dans un entretien à la chaîne de télévision NTV, déclarant que « M. Chirac devrait garder ses opinions sur le sujet pour lui ». « La Turquie entreprend ses révolutions culturelles de son propre chef quand le besoin s’en fait sentir (…) Il n’y a rien dont M. Chirac doive s’inquiéter, il devrait se calmer », avait-il ajouté.