Alors que les images odieuses de soldats azéris exécutant froidement des prisonniers de guerre arméniens circulent sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation en Arménie et des réactions un peu tardives dans la communauté internationale où en Europe et en Russie, des voix s’élèvent pour appeler à une enquête visant Bakou, l’Arménie a accusé lundi 3 octobre l’Azerbaïdjan d’avoir renié son engagement exprimé concernant la libération de 17 soldats arméniens faits prisonniers durant le regain de tension survenu du 12 au 14 septembre sur la frontière arméno-azérie. Bakou avait reconnu la semaine dernière détenir 17 de ces prisonniers de guerre. Selon Armen Grigorian, le secrétaire du Conseil de sécurité d’Arménie, tous devaient être libérés à la date du 30 septembre en vertu d’un “accord tripartite” conclu le 27 septembre avec un haut responsable azerbaïdjanais sous l’égide du conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan à Washington. “Permettez moi de faire savoir qu’une fois encore l’Azerbaïdjan n’a pas tenu ses engagements”, a déclaré Grigorian dans un message posté sur Facebook. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a lui aussi accusé la partie azérie de refuser de “tenir ses promesses de libérer les prisonniers de guerre arméniens”. Le gouvernement azerbaïdjanais n’a pas réagi immédiatement aux accusations arméniennes qui intervenaient au lendemain de la rencontre des ministres des affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais à Genève pour de nouveaux pourparlers de paix. Le même jour dimanche, les réseaux sociaux d’Azerbaïdjan avaient fait circuler les vidéos montrant des soldats azéris exécuter plusieurs soldats arméniens. Face à l’indignation suscitée en Arménie par ces images, deux semaines après les images de captifs et captives arméniens tués et mutilés par les soldats azéris qui les avaient faits prisonniers durant les violents combats du 12 au 14 septembre, l’ ombudswoman arménienne a révélé que cette video avait été filmée le 13 septembre, soit quelques heures après l’attaque lancée par les forces azerbaïdjanaises contre les positions militaires arméniennes mais aussi les localités des zones frontalières du sud-est de l’Arménie. Le ministre de la justice arménien Grigor Minasian a réaffirmé lundi que le gouvernement arménien entendait poursuivre les autorités azéries devant les cours de justice internationales pour crimes de guerre. “Nous ferons tout notre possible pour nous assurer que les instruments internationaux seront sollicités, au-delà des déclarations de condamnation”, a indiqué le ministre. A la fin septembre, les autorités d’Erevan avaient accusé l’armée azerbaïdjanaise d’avoir tué au moins deux autres soldats arméniens qui avaient été faits prisonniers durant les combats des 12-14 septembre.
