Les autorités ont rejeté les préoccupations internationales concernant l’état des droits des LGBT en Arménie, affirmant que les Nations Unies et l’Union européenne devraient faire preuve de « plus de respect » pour la société arménienne.
L’UE et l’ONU ont exprimé leurs inquiétudes mardi en réponse à la polémique suite au discours sans précédent prononcé par une activiste transgenre au Parlement arménien le 5 avril. La militante en question, Lilit Martirosian, s’est plainte de l’hostilité généralisée et de la discrimination à l’encontre des minorités sexuelles au sein du gouvernement et d’un pays socialement conservateur, lors d’audiences parlementaires sur les droits de l’homme.
L’apparition de Martirosian au Parlement a été dénoncée par des députés favorables à la fois au gouvernement et à l’opposition, qui s’accusaient mutuellement d’avoir rendu cette intervention possible. Cela a également déclenché des manifestations de rue animées par des groupes nationalistes défendant «les valeurs traditionnelles arméniennes». Certains de leurs membres ont ouvertement plaidé pour des actions violentes contre la communauté arménienne LGBT.
Dans une déclaration commune, la délégation de l’UE en Arménie et les ambassades des États membres de l’UE à Erevan ont condamné «le discours de haine, y compris les menaces de mort proférées contre Mme Lilit Martirosian, ses collègues et la communauté LGBTI dans son ensemble». Ils ont exhorté les autorités chargées de faire respecter la loi arménienne de « garantir la sécurité physique » des minorités sexuelles.
Le bureau des Nations Unies à Erevan a publié une déclaration similaire déplorant « la récente montée du discours de haine et des menaces de violence à l’encontre des militants des droits de l’homme et des LGBTI ».
Réagissant à ces propos, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères arménien, Anna Naghdalian, a affirmé qu’Erevan était «pleinement» engagée à protéger les droits de l’homme et «ne tolérera aucune action illégale». Elle a souligné que «les droits de l’homme sont, par la loi, protégés efficacement que s’ils viennent d’un consensus social, et que s’ils sont perçus comme des valeurs sociales et morales universelles. »
« Par conséquent, dans ce contexte, nos partenaires internationaux devraient faire preuve de plus de respect et de sensibilité pour la société arménienne et s’abstenir de participer indûment au débat public, même s’ils sont en désaccord avec sa tonalité générale », a averti Naghdalian dans une déclaration écrite.
«Nous voudrions rappeler que le principe de moralité publique fait partie des engagements internationaux en matière de droits de l’homme et ne peut être ignoré», a-t-elle ajouté.