Une porte parole du ministère des Affaires étrangères d’Arménie a réagi hier aux allégation du ministre azéri des Affaires étrangères, Elmar Mammadyarov, concernant le fait que des médiateurs internationaux avaient expliqué l’avoir rencontré, en compagnie de son homologue Zohrab Mnatsakanian, avec un plan de paix pour le Haut-Karabagh, lors de leur réunion à Washington la semaine dernière.
Les médiateurs français, américain et russe co-présidant le groupe de Minsk de l’OSCE ont déclaré que les pourparlers du 20 juin avaient porté sur les récentes violations du cessez-le-feu autour du Karabagh et sur les « questions essentielles du processus de règlement ». Ils ont exhorté les parties en conflit à observer «strictement» le cessez-le-feu.
« Les coprésidents ont présenté des documents officiels [sur la résolution du conflit] à Washington », a expliqué Mammadyarov lors d’une conférence de presse à Bakou lundi. « Nous devons y travailler pendant un ou deux mois. »
Selon Mammadyarov, les propositions de paix sont fondées sur une autre déclaration commune qui a été publiée par les médiateurs le 9 mars.
Cette déclaration soulignait que « tout règlement juste et durable » devait impliquer « le retour des territoires entourant le Haut-Karabagh sous contrôle azerbaïdjanais ; un statut provisoire pour le Haut-Karabagh, garantissant la sécurité et l’autonomie gouvernementale ; un couloir reliant l’Arménie au Haut-Karabagh ; la détermination future du statut juridique final du Haut-Karabagh par le biais d’une expression de volonté juridiquement contraignante. » Les médiateurs sont favorables à cette formule de paix, connue également sous le nom de « Principes de Madrid », depuis plus d’une décennie.
« Les affirmations du ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais ne correspondent pas à la réalité, a réagi Anna Naghdalian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères arménien. Une telle approche est peu constructive et sape le sérieux du processus de négociation. »
Dans ses commentaires écrits, Naghdalian a pointé du doigt la « désinformation » azerbaïdjanaise, qui suggère que Bakou n’a pas l’intention de répondre aux appels des médiateurs. À cet égard, elle a déploré la remarque de Mammadyarov selon laquelle l’absence de violations de la trêve sur les lignes de front n’est pas nécessaire pour la tenue de «négociations de fond» sur un règlement pacifique.
Selon l’agence de presse Turan, Mammadyarov a également affirmé que les deux parties « analyseront sérieusement » le plan de paix avant la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères prévue cette année. Il a ajouté que Bakou n’était pas d’accord avec certaines de ses dispositions mais sans plus préciser.
Le diplomate azerbaïdjanais avait également déclaré précédemment qu’une version russe des Principes de Madrid était à l’ordre du jour de sa réunion précédente avec Mnatsakanian qui s’est tenue à Moscou le 15 avril en présence du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Cette allégation a également été rejetée par Erevan.
