l´arménie et la turquie ont confirmé les informations de la presse selon lesquelles des diplomates des deux pays auraient dernièrement eu des entretiens secrets dans une ville européenne dont le nom n´a pas été révélé en vue d´explorer les voies d´une normalisation de leurs relations bilatérales. les premières indiscrétions concernant ces rencontres avaient été divulguées en début de semaine par la presse turque, selon laquelle la partie turque aurait été représentée par le sous-secrétaire d´etat adjoint aux affaires étrangères, ahmet uzumcu, et l´ambassadeur de turquie en géorgie, ertan tezgor, l´identité de leurs interlocuteurs arméniens n´ayant pas été précisée. namik tan, porte-parole du ministère turc des affaires étrangères, a confirmé jeudi l´information, en refusant toutefois de la commenter, et s´est borné à indiquer que de tels entretiens relevaient de la routine. son homologue arménien, hamlet gasparian, n´a pas été plus disert concernant ces entretiens tenus sous le sceau du secret, et s´est contenté de préciser qu´ils avaient impliqué des « officiels de rang secondaire » de chaque partie. la presse turque rapporte que les deux diplomates turcs avaient présenté à leurs interlocuteurs arméniens des propositions, dont la teneur n´a pas été divulguées, en vue de normaliser les relations entre les deux pays voisins et de dissiper les tensions qui les opposent et qui sont une source majeure d´instabilité dans la région. le journal « hurriyet » précise que la partie arménienne devrait répondre aux propositions turques lors du prochain tour de pourparlers, qui se tiendront à une date indéterminée. la participation de l´ambassadeur turc tezgor à ces discussions laisserait à penser qu´elles se sont déroulées à tbilissi. en outre, le premier ministre turc recep tayyip erdogan avait adressé une lettre au président arménien robert kotcharian en avril dernier par le canal de la mission diplomatique turque dans la capitale géorgienne. dans cette lettre, m. erdogan proposait que erevan et ankara mettent en place une commission d´historiens qui étudieraient conjointement la période 1915-1918 durant laquelle des massacres ont été perpétrés contre la population arménienne de l´empire ottoman, massacres dont ont serait alors en mesure, selon la partie turque, de déterminer s´ils revêtaient ou non un caractère génocidaire. le président kotcharian avait répondu par une autre proposition, concernant la création d´une instance gouvernementale mixte arméno-turque qui étudierait cette question parmi d´autres relevant d´un intérêt mutuel pour les parties turque et arménienne. cette relation épistolaire avait fait naître certains espoirs concernant l´ouverture d´un dialogue entre les deux pays voisins, mais ils seront emportés dans la tourmente des réactions vindicatives d´ankara à la campagne internationale de reconnaissance du génocide de 1915. la turquie pose en effet l´arrêt de cette campagne comme l´une des conditions d´une reprise des relations diplomatiques avec l´arménie, une autre condition, rappelée par m. erdogan durant sa visite récente à bakou, étant le retour du haut karabagh sous la tutelle de son allié azerbaïdjanais. l´arménie, de son côté, réclame une normalisation sans condition de ses relations avec la turquie, une position d´ailleurs partagée par les etats-unis et l´union européenne. pourtant, un représentant de l´administration bush avait indiqué le mois dernier que washington n´avait pas les moyens d´obtenir de la turquie qu´elle renonce à poser ses conditions, tout en exprimant l´espoir que l´évolution prometteuse du processus de paix au haut karabagh permette une ouverture dans les relations arméno-turques. de source diplomatique à erevan, on indiquait la semaine dernière que l´arménie et l´azerbaïdjan seraient tombés d´accord sur les grandes lignes d´un accord de paix sur le karabagh qui pourrait être signé à la fin de cette année ou au début de l´année prochaine. la levée du blocus imposé par la turquie à l´arménie figurerait parmi les points mentionnés dans cet accord.
