Les représentants des gouvernements arménien et azerbaïdjanais ont fait des progrès importants dans les négociations menées sous l’égide de la Russie en vue d’établir des liaisons de transport entre leurs pays, a déclaré vendredi 5 novembre le vice-Premier ministre russe Alexei Overchuk.
M. Overchuk s’est rendu à Erevan pour discuter avec le Premier ministre Nikol Pachinian de « comment et à partir de quoi le déblocage des routes devrait commencer ».
« Nous aimerions en discuter avec vous et réfléchir à la manière dont nous pouvons avancer », a-t-il déclaré à M. Pachinian au début de leur rencontre.
Overchuk co-préside, avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais, un groupe de travail trilatéral mis en place par les gouvernements arménien, azerbaïdjanais et russe en janvier. Ce groupe a examiné les modalités pratiques de l’ouverture de la frontière arméno-azerbaïdjanaise au trafic commercial, conformément au cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a mis fin à la guerre dans le Haut-Karabakh en novembre dernier.
M. Overchuk a déclaré que les experts russes en construction routière ont examiné de près les infrastructures de transport des deux États du Caucase du Sud et ont présenté leurs conclusions à la task force.
« Nous avons donc maintenant une très bonne compréhension de ce qui existe réellement sur le terrain, de l’état des routes, a-t-il déclaré. Sur la base de ces connaissances… il nous semble que nous nous rapprochons de décisions concrètes, qui reposent avant tout sur l’idée que les pays conserveront leur souveraineté sur les routes traversant leur territoire. »
L’accord de cessez-le-feu engage l’Arménie à ouvrir des liaisons ferroviaires et routières entre l’Azerbaïdjan et son exclave du Nakhitchevan. L’Arménie devrait pouvoir, pour sa part, utiliser le territoire azerbaïdjanais comme voie de transit pour les cargaisons en provenance et à destination de la Russie et de l’Iran.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a affirmé à plusieurs reprises que l’accord prévoyait un « corridor » terrestre permanent qui relierait le Nakhitchevan au reste de l’Azerbaïdjan via la province arménienne de Syunik. Les dirigeants arméniens maintiennent toutefois que l’accord de trêve ne prévoit que des liaisons de transport entre les nations.
« J’ai l’impression que l’Azerbaïdjan tente d’imposer sa vision des choses au groupe de travail, ce qui est inacceptable pour nous », a déclaré M. Pachinian dans son discours d’ouverture de la réunion avec M. Overchuk.
M. Pachinian a également déclaré que Bakou et Erevan devaient négocier les détails des contrôles frontaliers pour les marchandises transitant sur le territoire de l’autre partie. « Nous espérons que des solutions concrètes seront trouvées à ces questions dans un avenir proche », a-t-il déclaré.
M. Overchuk est arrivé à Erevan une semaine après que des médias russes et arméniens ont rapporté que le président russe Vladimir Poutine était prêt à accueillir de nouvelles discussions entre MM. Aliyev et Pashinian. Aliqmedia.am a affirmé que les dirigeants arménien et azerbaïdjanais allaient signer deux documents sur la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise et le trafic commercial transfrontalier.
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