L’Arménie et l’Azerbaïdjan continuent d’être en désaccord sur les modalités pratiques du rétablissement de leurs liaisons de transport, a déclaré jeudi le Premier ministre Nikol Pashinian.
Cette question était à l’ordre du jour de son dernier entretien avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, qui a été accueilli par le président du Conseil européen Charles Michel à Bruxelles mercredi.
« L’un des sujets de discussion était la question de l’ouverture des lignes de communication régionales, sur laquelle nous avons enregistré certaines différences et convenu de continuer à travailler pour trouver des solutions », a déclaré Pashinian à son ministre lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet à Erevan. Il n’est pas entré dans les détails.
Aliyev et Pashinian ont convenu de restaurer les liaisons ferroviaires arméno-azerbaïdjanaises lors de leur précédente réunion trilatérale avec Michel, en décembre. Mais ils n’ont pas réussi à aplanir leurs divergences sur le statut d’une autoroute qui relierait également l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan via la province arménienne de Syunik, dans le sud-est du pays.
M. Aliyev avait alors déclaré que les personnes et les marchandises passant par ce « corridor de Zangezur » devaient être exemptées des contrôles frontaliers arméniens. Pashinian a rejeté cette demande.
« Le président Michel a salué les mesures prises en vue du rétablissement des lignes ferroviaires, tout en encourageant l’Arménie et l’Azerbaïdjan à trouver également des solutions efficaces pour le rétablissement des liaisons routières », a déclaré l’Union européenne dans un communiqué sur le dernier sommet arméno-azerbaïdjanais.
« L’UE est prête à soutenir le développement des liens de connectivité, notamment conformément à son plan économique et d’investissement et en utilisant le forum consultatif économique proposé pour identifier des projets communs », ajoute la déclaration. Elle n’a pas donné de détails sur ce forum.
Le gouvernement arménien a mis en place en janvier une équipe spéciale chargée de coordonner la construction de la voie ferrée de 45 kilomètres qui reliera le Nakhitchevan au reste de l’Azerbaïdjan.
Le gouvernement a ensuite déclaré qu’il devait signer un accord juridiquement contraignant avec Bakou avant de pouvoir commencer la construction du chemin de fer, dont le coût est estimé à environ 200 millions de dollars. M. Pashinian a expliqué qu’Erevan cherche à obtenir des garanties formelles qu’il pourra utiliser le territoire azerbaïdjanais pour les expéditions de marchandises vers la Russie et l’Iran.
