Le gouvernement arménien a envoyé des signaux mitigés cette semaine en réponse aux informations selon lesquelles les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan se rencontreront à Moscou au début du mois prochain pour signer d’autres accords négociés par la Russie.
Le ministre des affaires étrangères Ararat Mirzoyan n’a pas explicitement exclu la possibilité d’un tel sommet. Mais il a nié qu’Erevan envisage de faire des concessions de grande envergure à Bakou.
« Tout d’abord, je tiens à dire qu’aucune réunion dans ce format n’est prévue pour le moment », a déclaré Mirzoyan au parlement arménien.
« Des propositions pour différentes réunions dans différents formats sont en cours de discussion. Il est probable qu’un texte convenu puisse être publié à la suite d’éventuelles réunions », a-t-il déclaré lors de la séance de questions-réponses du gouvernement à l’Assemblée nationale.
Certains médias russes et arméniens ont rapporté à la fin de la semaine dernière que le président russe Vladimir Poutine était prêt à accueillir de nouvelles discussions entre le Premier ministre arménien Nikol Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
Citant des sources diplomatiques arméniennes anonymes, Aliqmedia.am affirme qu’Aliyev et Pashinian signeront deux accords prévoyant la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise et l’ouverture de liaisons de transport entre les deux États du Caucase du Sud. Selon la publication, l’un de ces documents engagera également Bakou et Erevan à reconnaître l’intégrité territoriale de l’autre.
« La signature de ces deux documents avec un tel contenu n’est absolument pas prévue », a déclaré M. Mirzoyan. Il a insisté sur le fait que l’administration de M. Pashinian ne signera aucun accord contredisant ses déclarations publiques sur le conflit du Nagorno-Karabakh.
M. Pashinian était présent à la session mais n’a pas fait de commentaire sur cette affaire. Il a plutôt répondu à d’autres questions relatives au conflit posées par les législateurs de l’opposition.
Certains de ces députés ont à nouveau exprimé leur inquiétude concernant les rapports des médias. Armen Rustamian, de l’alliance d’opposition Hayastan, a déclaré qu’il craignait que Pashinian ne s’engage à faire des concessions fatidiques à Aliyev.
Plus tôt dans la journée de mercredi, Hayastan et le bloc d’opposition Pativ Unem ont tenté sans succès de faire adopter par le Parlement une déclaration affirmant que tout accord faisant référence au Karabakh comme territoire azerbaïdjanais est inacceptable pour l’Arménie et que seules les cartes de l’ère soviétique peuvent servir de base à la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise.
La majorité parlementaire représentant le parti Contrat civil de Pashinian a bloqué l’adoption de la déclaration. Le chef du groupe parlementaire du Contrat civil, Hayk Konjorian, a déclaré que la majorité s’opposait au document en raison de sa formulation « politique interne ». Les législateurs de l’opposition ont rejeté cette explication.
