L’Azerbaïdjan rassemble des troupes le long de sa frontière avec l’Arménie et de la « ligne de contact » du Haut-Karabakh en vue d’une éventuelle nouvelle action militaire, ont déclaré mercredi des responsables arméniens.
Armen Grigorian, secrétaire du Conseil de sécurité arménien, a fait part des préoccupations de son gouvernement aux ambassadeurs des États étrangers lors d’une réunion à Erevan.
Selon son bureau, M. Grigorian leur a donné « des détails sur le renforcement militaire azerbaïdjanais le long de la ligne de contact du Karabakh et de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » et « a souligné l’importance des efforts des partenaires internationaux pour prévenir une éventuelle agression azerbaïdjanaise ».
Un haut fonctionnaire du ministère arménien de la Défense, Levon Ayvazian, a rencontré les attachés militaires étrangers basés à Erevan pour les informer de la situation à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Selon un communiqué du ministère, M. Ayvazian leur a dit que l’armée arménienne prenait « toutes les mesures nécessaires pour empêcher une nouvelle escalade de la situation ». Aucun autre détail n’a été communiqué.
L’armée du Karabakh a affirmé mardi en fin de journée qu’un « grand nombre » de soldats et de matériel militaire azerbaïdjanais se massaient à divers endroits de la ligne de contact. Elle a diffusé des vidéos des mouvements de troupes. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré par la suite que ses troupes effectuaient simplement un entraînement de routine.
Des vidéos similaires ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux azerbaïdjanais. Mercredi, le service de sécurité de l’État azerbaïdjanais leur a demandé de cesser de le faire sous peine de poursuites judiciaires.
Tigran Abrahamian, un parlementaire arménien de l’opposition, a également allégué des mouvements de troupes azerbaïdjanaises au Karabakh et à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
« Il est encore difficile de dire s’il s’agit d’un chantage, d’une menace, d’un relâchement des muscles ou d’une préparation aux hostilités », a déclaré Tigran Abrahamian.
Il a suggéré que Bakou augmentait les tensions afin de forcer Erevan à accepter tous les termes azerbaïdjanais d’un traité de paix bilatéral discuté par les deux parties.
Une mission de l’Union européenne chargée de surveiller le régime de cessez-le-feu le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a déclaré mardi qu’elle avait constaté « une augmentation des tensions et des tirs croisés » au cours des derniers jours. « Nous avons rendu compte de la situation à Bruxelles », a ajouté la mission.
Trois soldats arméniens ont été tués et deux autres blessés lorsque des combats ont éclaté à l’une des sections de la frontière le 1er septembre.
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