Erevan soumet une autre « proposition d’accord de paix » à Bakou

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L’Arménie a soumis sa sixième proposition d’accord de paix à l’Azerbaïdjan, a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères du pays. Dans un message sur X, il a indiqué que cette démarche faisait suite à la déclaration publique du Premier ministre arménien Nikol PaChinian? le 18 novembre, appelant à « intensifier les efforts diplomatiques pour parvenir à la signature d’un traité de paix avec l’Azerbaïdjan ». « L’Arménie reste déterminée à conclure et à signer un document sur la normalisation des relations sur la base des principes annoncés précédemment », a déclaré le ministère.

Au début du mois, l’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie de bloquer le processus de paix en ne répondant pas à sa dernière proposition d’accord de paix pendant plus de deux mois.

L’annonce de l’Arménie est intervenue dans le cadre d’une querelle diplomatique persistante entre l’Azerbaïdjan et deux parties prenantes occidentales clés du processus de négociation, les États-Unis et la France.

L’Azerbaïdjan affirme que les deux pays qui, avec la Russie, ont dirigé les efforts internationaux visant à trouver une solution au conflit du Haut-Karabakh pendant des décennies, ne peuvent plus jouer leur rôle de médiateurs en raison de leur parti pris « pro-arménien ».

L’Azerbaïdjan a critiqué à plusieurs reprises la France pour ses déclarations publiques ainsi que pour un récent accord avec l’Arménie sur la fourniture d’armes qui, selon lui, « ne fait que renforcer le potentiel militaire de l’Arménie et sa capacité à mener des opérations destructrices dans la région ». Paris et Erevan ont tous deux rejeté les critiques de Bakou comme étant sans fondement.

Le Parlement azerbaïdjanais a également condamné mardi un projet de loi adopté par le Sénat américain la semaine dernière, qui suspendrait toute aide militaire à l’Azerbaïdjan en abrogeant l’article 907 de la loi sur le soutien à la liberté (Freedom Support Act), qui autorise le président à renoncer à l’aide à Bakou pour les années fiscales 2024 ou 2025.

L’article 907 de la loi sur le soutien à la liberté, adopté en même temps que la législation en 1992, interdit toute forme d’aide directe des États-Unis au gouvernement azerbaïdjanais. Dix ans plus tard, cependant, les législateurs américains ont modifié l’article 907 pour permettre aux présidents de l’abroger chaque année afin de fournir une assistance militaire à l’Azerbaïdjan, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international et de la sécurité des frontières.

Le projet de loi dont le titre abrégé est « Armenian Protection Act of 2023 » doit être présenté à la Chambre des représentants, puis, s’il est adopté, présenté au président américain pour qu’il le signe et devienne une loi.

Tout en rejetant la France et les États-Unis en tant que médiateurs, le Bakou officiel a indiqué au cours du week-end qu’il restait ouvert à des négociations avec l’Arménie sous l’égide de l’UE. Le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères a toutefois souligné que Bakou préférait avant tout des « discussions directes » avec Erevan.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a déclaré lundi que son pays était prêt à une paix avec l’Arménie qui « sera basée sur la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, ainsi que sur la sagesse et la justice historique ».

« L’Arménie devrait planifier son avenir en fonction de ses propres intérêts nationaux et non des ambitions d’États éloignés de la région et au passé colonial sanglant », a-t-il déclaré dans une référence apparente à la France.

Le même jour, le président turc Recep Tayyip Erdogan a également critiqué l’Occident pour son « incapacité à comprendre » qu' »une nouvelle ère a commencé dans la région après la guerre du Karabakh ».

« Il serait plus juste que le peuple et les dirigeants arméniens recherchent la sécurité non pas à des milliers de kilomètres, mais dans la paix et la coopération avec leurs voisins », a-t-il déclaré.

Dans ses récentes remarques publiques, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a exhorté les dirigeants azerbaïdjanais à s’engager publiquement à respecter les trois principes clés pour parvenir à la paix qui, selon lui, ont été convenus par les parties lors de plusieurs cycles de négociations sous médiation occidentale en 2022 et 2023.

M. Pachinian a exposé ces principes comme suit : L’Arménie et l’Azerbaïdjan reconnaissent mutuellement leur intégrité territoriale, la délimitation des frontières des pays est basée sur la déclaration d’Alma-Ata de 1991 par laquelle les anciennes républiques soviétiques ont reconnu leurs frontières respectives après l’effondrement de l’URSS, et les liens commerciaux et de transport régionaux sont ouverts dans le respect des juridictions souveraines.

M. Pachinian a fait ces déclarations alors que M. Aliev semblait éviter les réunions avec le dirigeant arménien sous médiation occidentale depuis que Bakou a mené en septembre une opération militaire d’une journée dans le Haut-Karabakh qui a provoqué la fuite vers l’Arménie de plus de 100 000 personnes, soit la quasi-totalité de la population arménienne de la région.

Les dirigeants occidentaux ont exhorté l’Azerbaïdjan à respecter le droit des Arméniens à rentrer chez eux dans le Haut-Karabakh et à assurer la sécurité de ceux qui décident de retourner dans la région, désormais entièrement contrôlée par Bakou.

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Author: capucine

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