Quatre responsables du parti des Travailleurs ont été placés mardi en garde à vue par la police dans le cadre de l’affaire dite Ergenekon, réseau nationaliste et raciste qui se serait fixé pour objectif de déstabiliser le pays.
Le secrétaire-général de l’IP Nusret Senem, le président de l’IP pour la province d’Ankara Sefa Koçoglu, le responsable pour la propagande médiatique du parti, Hikmet Çiçek et le représentant pour Izmir, (ouest), de la chaîne télévisée du parti Ulusal Kanal Hayati Ozcan ont été placés en garde à vue par la police.
Au moment de l’arrestation de M. Senem au siège de l’IP à Ankara, les membres du parti réunis à l’entrée du bâtiment ont protesté les interpellations et scandé des slogans contre le gouvernement AKP, (parti au pouvoir de la Justice et du Développement, conservateur), du Premier ministre M. Recep Tayyip Erdogan.
« Erdogan démission », « l’AKP rendra des comptes au peuple », telles sont les quelques slogans lancés par les membres du parti.
La police a perquisitionné au domicile et au bureau de M. Senem. « Ces illégalités (les procédures de la police) n’ont aucune valeur » a déclaré M. Senem.
MM. Koçoglu et Çiçek ont également été appréhendés.
A Izmir, la police a perquisitionné dans les locaux de la chaîne Ulusal Kanal et saisi des documents et des CD. Le représentant de la chaîne, H. Özcan a été placé en garde à vue.
L’opposition a reproché mardi au gouvernement de chercher à semer le trouble dans les esprits et à détourner les attentions du public de la procédure juridique d’interdiction de l’AKP.
Elle a également reproché au pouvoir d’avoir recours à des « procédés dignes de putschistes » et a précisé que le but du gouvernement était d’intimider, de semer la terreur parmi les opposants comme au lendemain des coups d’Etat. M. Dogu Perinçek, chef de l’IP et 3 autres personnes ont été inculpées et écrouées lundi par un tribunal d’Istanbul dans le cadre de l’enquête Ergenekon.
Ilhan Selçuk, 83 ans, journaliste renommé, éditorialiste en chef du quotidien Cumhuriyet et opposant au gouvernement, l’ancien recteur de l’Université d’Istanbul Kemal Alemdaroglu et l’homme d’Affaires Ibrahim Benli ont été relâchés samedi et dimanche après 40 heures de garde à vue. MM. Selçuk et Alemdaroglu ne peuvent pas quitter le territoire turc.