Eric Zemmour au nom du choc des civilisations

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A la veille de la présidentielle des 10 et 24 avril 2022, armenews.com diffuse en accès libre tous les interviews des candidats publiée dans NAM depuis octobre 2021(Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Eric Zemmour). Ces entretiens apparaissent chaque jour, dans l’ordre où ils ont eu lieu. Aujourd’hui Eric Zemmour.

Nouvelles d’Arménie Magazine : Vous avez axé votre campagne sur l’islamisation de la France. Cette croisade ne comporte-t-elle pas le risque de faire mûrir les germes de la guerre civile en exacerbant les contradictions dans le pays et y en favorisant les phénomènes de haine, de rejet et d’exclusion ?
Éric Zemmour :
D’abord, je ne me livre à aucune croisade : je n’ai rien contre les musulmans, ce que je critique c’est l’islamisation de notre pays et la violence qui s’y installe. En fait, je dénonce simplement la réalité d’une guerre civile qui est déjà là. Quand on décapite un professeur de collège dans nos rues, quand on tue 300 personnes à la kalachnikov dans une salle de concert, quand un camion roule sur des promeneurs, un soir de 14 juillet, quand on égorge un prêtre dans son église, ce sont déjà les premiers signes de la guerre civile. Si je décris et que je dénonce cette guerre, c’est parce que je veux précisément apporter la tranquillité aux Français. Je veux que demain, un professeur puisse faire un cours sans se faire menacer, je veux qu’une femme puisse choisir sa tenue sans craindre de se faire insulter, je veux que nos jeunes puissent marcher la tête haute sans craindre de se faire agresser. Sans grandiloquence, je crois, au contraire, que je suis le véritable candidat de la paix et de la tranquillité retrouvées. C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai choisi une branche d’olivier comme symbole de ma campagne.

NAM : Quels sont aujourd’hui les principaux agents et facteurs de cette « islamisation » du pays ?
E. Z. :
Cela fait 40 ans que nous refusons d’avoir une politique migratoire : voilà le cœur du problème. Nous avons laissé s’installer en France qui voulait s’y installer à force d’ouvrir nos portes. Une fois nos portes grandes ouvertes, nos responsables politiques ont accepté toutes les revendications communautaires qui s’exprimaient, en partie par idéologie, en partie par électoralisme. Quand on prend le risque d’accueillir des réfugiés syriens alors que l’on sait pertinemment qu’il y aura parmi eux des djihadistes, on porte une lourde responsabilité dans l’islamisation de la France. Quand on accepte le port du voile, que même certains pays musulmans ont refusé (la Turquie de Kemal, la Tunisie de Bourguiba, l’Egypte de Nasser), quand on accepte les horaires non mixtes dans les piscines, la propagation du halal, des commerces communautaires, alors on favorise l’islamisation de la France.
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NAM : Vous militez pour la « grandeur » de la France. Dans cette perspective, vos priorités sont-elles culturelles, économiques, sociales, politiques ?
E. Z. :
Tout cela à la fois ! Je veux rendre aux Français la fierté de la France. Ils le méritent. Nous sommes un grand peuple, nous avons bâti un grand pays. Et cela se ressent partout : la culture, l’économie, le modèle social, les institutions. Nous avons façonné des trésors dans tous les domaines. Je veux combattre le déclassement qui a mis à mal ces trésors. Je veux que nous regagnions, à la fois à l’intérieur et sur la scène du monde, l’autorité et la crédibilité perdues. Je veux que la France retrouve son rang et que les Français retrouvent la fierté.

NAM : Avec l’impunité et le profit politique et économique qu’en a tirés la Turquie, le génocide de 1915 s’est avéré payant. Le monde ne s’est-il pas montré trop laxiste envers cet État qui tente aujourd’hui de parachever le travail en s’attaquant directement et indirectement à l’Arménie ?
E. Z. :
Comme je partage les préoccupations de l’Arménie à l’égard de la Turquie… Son attitude en Méditerranée orientale à l’égard d’alliés au sein de l’OTAN est inacceptable. L’utilisation des migrants pour faire pression – avec succès – sur l’Union européenne nous montre bien son hostilité à l’égard de l’Europe, de même que son utilisation sans complexe de sa diaspora dans certains pays européens. Dans le Caucase, si la Turquie a réellement des ambitions régionales, elle devrait les mettre à profit pour favoriser la paix et la stabilité. Cette attitude turque est le symptôme de ce que j’appelle le réveil des anciens empires – Russie, Chine, Turquie, Iran. Pour y répondre, nous devons être prêts à défendre nos intérêts avec clarté et fermeté. C’est la condition de l’équilibre et de la stabilité des relations internationales. Nos adversaires se nourrissent de nos faiblesses.

NAM : Avec les positions qui sont les vôtres, comment acceptez-vous de vous faire défendre par Maître Olivier Pardo, avocat de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et du négationniste Maxime Gauin ?
E. Z. :
Olivier Pardo est mon avocat. Il a naturellement d’autres clients, cela ne me regarde pas. Vous savez, certains de ces clients français sont en désaccord total avec moi politiquement… En revanche, il n’est pas mon conseil en diplomatie. Ainsi, il n’a pas d’influence sur ma vision de l’Arménie, du Caucase, ni sur la politique étrangère que j’entends mener pour la France.

NAM : Face à l’exportation sur le territoire national de la propagande négationniste d’Ankara, qui s’est notamment traduite par des raids contre des Français d’origine arménienne dans certains quartiers l’an dernier ( Décines, Vienne, Dijon), le temps n’est-il pas venu de voter une loi pour réprimer ce déni ?
E. Z. :
Les activités d’ingérence étrangères sur le territoire national doivent cesser. Les lois pour réprimer ces activités et les agressions contre des Français quels qu’ils soient, y compris d’origine arménienne, existent et doivent être appliquées. Je veux que les Arméniens en France et les Français d’origine arménienne se sentent en sécurité dans notre pays. J’en veux beaucoup moins, de ce point de vue, aux pouvoirs étrangers qu’à notre propre gouvernement qui laisse, par laxisme, lâcheté, complaisance électorale ou aveuglement, s’établir et prospérer des organisations hostiles et séditieuses qui menacent nos citoyens sur notre propre territoire. Je sais pourquoi vous me posez la question, et je tiens à répéter ici, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, que je ne reviendrai pas sur la loi de 2001 de reconnaissance du génocide arménien par le Parlement. Ce que je défends, c’est la liberté. Mais je ne le fais pas au prix de la vérité.
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NAM : En quoi les prénoms d’origine arménienne vous gêneraient-ils ? N’est-ce pas aborder les problèmes à la fois par le petit bout de la lorgnette et d’une manière quelque peu brutale envers les familles.
E. Z. :
La question des prénoms est un symptôme et non une cause, certes. Mais elle est un symbole important. Je tiens à souligner que la communauté arménienne de France joue un rôle fondamental dans notre pays – en matière économique comme culturelle. Je n’ai pas l’intention de demander aux personnes d’origine arménienne de changer de prénom, tout comme je ne demande à personne de le faire, mais le choix des prénoms est un marqueur de l’assimilation et de l’appartenance à la communauté nationale. Comment s’appelait Monsieur Aznavour ? Il est même allé jusqu’à franciser son nom de famille ! Quel modèle ! Quel homme ! La seule chose que je souhaite, c’est que les futurs parents fassent un pas vers la France en donnant à leurs enfants des prénoms français – comme cela était le cas par le passé, lorsque l’assimilation fonctionnait encore dans notre pays. Cela n’empêche pas bien sûr de choisir un deuxième prénom arménien.

NAM : Vous président, que feriez-vous pour aider l’Arménie et la république du Haut-Karabakh ?
E. Z. :
La France et l’Arménie ont une longue histoire commune. J’entends m’inscrire dans cette continuité. Même s’il a eu des mots justes, il est regrettable qu’Emmanuel Macron soit resté aussi neutre dans ses actes lors de la guerre de 2020. La France a une responsabilité, envers l’Arménie et envers la stabilité régionale au titre de la coprésidence du groupe de Minsk. À ce titre, la France joue un rôle de médiateur et se doit donc d’être impartiale. Mais impartialité ne veut pas dire indifférence. Les Arméniens d’Arménie, comme ceux du Haut-Karabakh ont le droit de vivre en sécurité dans des frontières sûres et reconnues. J’entends m’investir personnellement et activement dans la résolution du conflit, qui doit trouver une issue négociée dans le respect des intérêts des populations concernées. Pour jouer pleinement ce rôle, la France doit retrouver une voix indépendante pour parler à toutes les parties prenantes dans une situation régionale complexe.

Propos recueillis par
Ara Toranian

La rédaction
Author: La rédaction

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