Hasard des calendriers, tous les chrétiens fêteront Pâques dimanche, les trois branches de la chrétienté célébrant exceptionnellement le même jour la plus grande fête de leur calendrier religieux.
Pâques sera donc fêté ce dimanche 8 avril tout à la fois par les catholiques, les protestants et les orthodoxes.
Catholiques et protestants suivent le calendrier grégorien (celui du pape Grégoire XIII – 1502-1586) et les orthodoxes le calendrier julien (celui de Jules César) plus proche du calendrier lunaire. Dans les deux cas, Pâques est célébré le dimanche qui suit la première pleine lune après le début du printemps.
Pâques est la principale fête de la liturgie chrétienne, point d’orgue d’une semaine entamée avec l’entrée du Christ à Jérusalem (dimanche des Rameaux), son arrestation, son procès, sa mort sur la Croix (vendredi saint), et sa résurrection (dimanche).
Les célébrations (messes et veillées de prière) sont à peu près les mêmes pour les trois religions, sauf en ce qui concerne le chemin de Croix du vendredi qui n’existe pas pour les protestants.
L’église catholique souligne d’ailleurs un renouveau des chemins de Croix, qui rappellent la montée du Christ au Golgotha, beaucoup plus suivis par les fidèles qu’il y a une vingtaine d’années. L’archevêché de Paris annonce par exemple 18 chemins de Croix dans la capitale française, contre moins d’une dizaine il y a dix ans.
Les cérémonies de la semaine pascale sont souvent fidèlement suivies, Pâques faisant d’ailleurs partie des « fêtes d’obligation », ces jours où les fidèles ont « obligation » d’assister à la messe.
De nombreuses traditions sont liées à la semaine pascale. A la messe des Rameaux, le prêtre bénit des branches de buis qui rappellent les palmes disposées dans les rues sous les pas de l’âne de Jésus entrant à Jérusalem. Autrefois on déposait quelques-uns de ces rameaux bénis sur les tombes (maintenant on y met plus souvent des pots de fleurs).
Entre le jeudi soir et le dimanche de Pâques les cloches se taisent. Pour les jeunes catholiques, elles sont « parties » à Rome chercher des oeufs de Pâques. En fait les oeufs qu’on offre en abondance le jour de Pâques sont un souvenir du carême très strictement observé au Moyen Age : les oeufs étaient bannis des menus pendant 40 jours, on se rattrapait donc à Pâques.
La fête chrétienne de Pâques découle de la Pâque juive (Pessah) qui rappelle le moment où les juifs sont sortis d’Egypte et où Moïse a reçu la Torah sur le Mont Sinaï. C’est surtout une fête privée, marquée notamment par un repas (le seder) au cours duquel on mange notamment du pain azyme (sans levain) et des « herbes amères ». Le pain azyme rappelle que les juifs sont partis si vite d’Egypte qu’il n’ont pas eu le temps de faire lever le pain et les « herbes amères » font référence à la rigueur de l’esclavage au pays des pharaons.
C’est pour fêter Pessah – qui signifie le « passage » – que Jésus était venu à Jérusalem. La Pâque juive dure une semaine et cette année, elle est fêtée du 2 au 8 avril, comme la semaine sainte des chrétiens.