Le colloque « de la dernière chance » organisé par le député Jacques Marilossian le 13 juin sur le thème : « « Arménie, 1 an après la « révolution de velours » : quelles perspectives ? » a viré au naufrage, tant au niveau du programme que de l’audience. Conçue pour relégitimer le président du groupe France-Arménie à l’Assemblée nationale, avec la caution d’un certain nombre de personnalités arméniennes, cette réunion a fait au contraire la démonstration du désaveu auquel est confronté ce responsable politique de la majorité. L’affiche qui annonçait les interventions d’historiens, de chercheurs, de journalistes, de responsables d’associations, de dirigeants d’entreprise, d’élus, d’origine arménienne s’est réduite comme peau de chagrin*. Aucun d’entre eux n’était présent, pas plus que Philippe Poux, président du G2IA qui devait « modérer » une des tables rondes prévues. Faut-il ajouter qu’aucun des 3 autres élus d’En Marche d’origine arménienne, aucun député du groupe France-Arménie ni aucun membre de l’ambassade d’Arménie n’ont assisté à ce colloque ?
L’assistance, comprenant une trentaine de personnes pour une salle pouvant en accueillir 200, était composée pour l’essentiel de jeunes membres et sympathisants d’En Marche. Pour combler le vide à la tribune, le député des Hauts-de-Seine a dû faire appel in extremis à Jonathan Lacôte, Ambassadeur de France en Arménie et à Jean-Marc Lavest, président de l’UFAR, tous deux de passage à Paris pour le diner organisé la veille au profit de l’université française à Erevan. Aucune de ces deux personnalités ne figurait pourtant au programme publié au moment de l’annonce de cette initiative. Gilbert-Luc Devinaz, élu socialiste et président du groupe d’amitié France-Arménie au Sénat, s’est retrouvé être le seul des intervenants prévus à la tribune.
Ce fiasco résume, s’il en était encore besoin, la réprobation de la partie arménienne, et au-delà, à l’égard du président du groupe France-Arménie à l’Assemblée nationale. Ce qui est pour le moins dommageable, tant pour l’action de cette structure que pour la tradition d’amitié qu’elle est censée représenter et promouvoir.
A.T.