L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi avoir abaissé la note de la Turquie, à B+, et l’a assortie d’une perspective négative, notant que « les vulnérabilités en termes d’inflation élevée, de faible liquidité extérieure et de faible crédibilité politique » ont augmenté.
« Les notations de la Turquie reflètent une faible crédibilité et prévisibilité des politiques, une inflation élevée, une faible liquidité externe par rapport à des besoins de financement élevés et à la dollarisation, ainsi que des risques géopolitiques », a résumé Fitch dans un communiqué.
Une perspective négative signifie que l’agence pourrait à nouveau abaisser la note de la dette souveraine dans les douze prochains mois.
De plus, Fitch ne s’attend pas à ce que la réponse politique soit suffisante « pour atténuer durablement les risques de stabilité macroéconomique et financière ».
L’agence estime au contraire que « le dosage politique expansionniste de la Turquie (y compris des taux réels profondément négatifs) pourrait enraciner l’inflation à des niveaux élevés, accroître l’exposition des finances publiques à la dépréciation du taux de change, et finir par peser sur la confiance intérieure tout en ravivant les pressions sur les réserves internationales ».
La Turquie connaît une inflation à deux chiffres presque sans discontinuer depuis début 2017. L’inflation a accéléré de 48% en janvier en Turquie. Fitch table sur une inflation de 41% en moyenne cette année et de 28% l’an prochain.
La hausse des prix s’explique en grande partie par la chute de la livre turque, qui a vu sa valeur s’effondrer, ce qui renchérit le coût des importations.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan prône des taux d’intérêt bas, arguant, à rebours des théories économiques classiques, que les taux élevés favorisent la hausse des prix.
Washington, 11 fév 2022 (AFP) –