La Bourse d’Istanbul a clôturé lundi 15 mai en baisse de 4,06% par rapport à vendredi, un repli attribué par les analystes à des incertitudes économiques et politiques ainsi qu’au contexte international.
Cette baisse s’est accompagnée d’une dépréciation de la livre turque qui a atteint au cours de la journée son plus bas niveau face au dollar depuis novembre 2004, à 1,463 livre turque pour un dollar.
La Bourse turque avait déjà chuté de 3,99% vendredi.
Les prix à la consommation en Turquie ont progressé de 1,34% en avril par rapport au mois précédent -un résultat bien supérieur aux 0,43% prévu par la Banque centrale- et de 8,83% sur les douze derniers mois -bien au dessus de l’objectif de 5% pour 2006.
Pour Arzu Odabasi, de Global Securities, le retard pris, en raison d’un véto présidentiel, par une réforme du système de sécurité sociale exigée par le Fonds monétaire international (FMI) et des doutes sur le bon déroulement de négociations d’adhésion avec l’Union européenne contribuent à la frilosité des marchés.
« Ce n’est toutefois pas le début d’une crise majeure », a estimé l’analyste. « Des attentes positives et négatives vont alterner sur les marchés pendant un certain temps ».
D’autres experts ont attribué la baisse des cours stambouliotes à un contexte défavorable pour les marchés émergents, dû notamment à des rumeurs de hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, susceptible de drainer vers New York les capitaux de places jugées moins sûres.
Mehmet Gerz, directeur des recherches à la banque Yapi Kredi, s’est pour sa part réjoui de la baisse de la livre turque, réclamée depuis des mois par les exportateurs et qui va selon lui favoriser la réduction du déficit commercial.
« Dès que les taux de change trouveront leur équilibre -j’espère que cela se produira cette semaine- la Bourse va aussi se redresser », a-t-il estimé.