Ce dimanche 11 Novembre 2018, le dictateur turc Recep Tayyip Erdogan sera de passage en France.
Il a répondu positivement à l’invitation du président Emmanuel Macron dans le cadre du 100ème anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale. En effet, à cette occasion, la France a invité les représentants de l’ensemble des États belligérants ayant participé à la guerre de 1914-1918.
Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur Emmanuel Macron que c’est justement pendant cette Première Guerre mondiale qu’a eu lieu le premier génocide du XXème siècle, le génocide des Arméniens. Cette Première guerre mondiale a d’ailleurs permis au gouvernement turc de l’époque de camoufler ce qu’il s’y passait puisque la communauté internationale avait les yeux rivés ailleurs.
Erdogan, le dictateur négationniste se pavanera donc grâce à vous sous l’arc de triomphe. Ce même Erdogan qui dirige un pays qui s’est construit sur l’extermination d’un million et demi de morts, lui qui non seulement nie ce génocide, mais organise de surcroît une politique ouvertement négationniste viendra « honorer l’Histoire » alors qu’il contribue à la falsifier.
Et si seulement il ne s’agissait que de la falsifier !
Vous le savez, votre prestigieux invité continue ses politiques d’oppression des minorités en Turquie (ou du moins, de ce qu’il en reste). Le sultan Erdogan œuvre en la faveur d’une islamisation dangereuse de son pays qu’il transforme en la dictature la plus totale puisqu’il emprisonne systématiquement journalistes et opposant de son pays et intimide ONG et organismes de protection des droits humains.
Inviter le sultan Erdogan signifierait alors de croire que la Turquie a changé, qu’elle est différente de l’Empire ottoman. L’inviter signifierait que le gouvernement turc a au moins tourné la page de la Première guerre mondiale et réparé les torts qu’il a commis pendant cette guerre : l’actualité nous montre que c’est tout à fait l’inverse qui se réalise.
Dans ce contexte, la venue du sultan Recep Tayip Erdogan est une honte, Monsieur le Président.
Elle l’est pour la République française et les valeurs de liberté qu’elle représente face à ce dictateur. Mais elle l’est aussi et surtout due à votre décision de délibérément tourner le dos à plus d’un million et demi de victimes et dix millions de personnes à travers le monde, dont un nombre conséquent de citoyens français, et qui tous, à l’unisson ne demandent qu’une chose : la JUSTICE.
