Garegin Chougaszian : 18e jour de grève de la faim

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« Il faut mettre un terme aux temps du goulag et faire tomber les Bastille d’Arménie » : au 18e jour de sa grève de la faim, Garegin Choukaszian exhorte les nouvelles autorités d’Arménie à conduire à son terme la révolution de velours qu’il saluée la veille à sa sortie de prison. Le président du Parlement Fondateur, proche de Jirayr Séfilian récemment condamné à dix ans de prison, reste lui-même en liberté conditionnelle.

« Ce que je demande, c’est leur parole. Qu’une amnistie interviendra pour les prisonniers politiques. Que la condition des prisonniers dans une nouvelle Arménie changera en profondeur. Que la nouvelle ère touchera les oubliés. Que soient réexaminés les chefs d’accusation des prisonniers politiques. Je n’ignore pas que mes demandes ne peuvent toutes être satisfaites en un jour ni même une année. Mais qu’ils se prononcent et leur parole fera foi. Comment réaliser l’amnistie ? Sa mise en œuvre leur appartient, à eux de dire comment elle sera prononcée.
A la liste des prisonniers politiques pour lesquels il réclame la liberté, Garegin Choukaszian ajoute à présent celle des prisonniers de droit commun :

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« A quelques kilomètres du centre d’Erevan, des prisonniers vivent dans des conditions du siècle dernier – rien n’est changé à l’héritage du goulag, c’est une réforme en profondeur du système pénitentiaire qu’il faut réaliser sans délai. Savez-vous qu’à Nubarachen, ils dorment à tour de rôle sur des paillasses ? Parce qu’il n’y a pas de place pour eux, parce que les centres de détention sont pleins de personnes condamnées à des peines démesurées pour de simples infractions.

« Les familles sont ruinées par les pots de vin : en prison, tout est possible vous dit-on, mais tout a un prix, chaque jour, chaque heure : le socle même du système est fondé sur le profit réalisé sur le dos des prisonniers. Les familles, déjà privées de soutien, s’endettent pour éviter aux proches une peine plus lourde encore.

« Le problème dépasse celui des Sasna Tsrer. Nul ne conteste que les procès se poursuivent. Le poids du pouvoir leur tombe d’un coup sur les épaules ; il faut les aider, dans une alliance d’idées.

Expert en technologies de l’information, Chougaszian parle à présent plus lentement. Considérablement amaigri, affaibli par 18 jours consécutifs de grève de la faim, sa silhouette est désormais celle d’un don Quichotte éclairé. Le regard et l’esprit aiguisés par la clandestinité puis la prison, il voit loin : « Je suis resté éloigné de toute vie sociale durant 21 mois, je perçois les choses autrement. Je n’entreprends pas cette action illimitée pour y rester : je suis sain d’esprit. »

Recherché depuis l’opération des Sasna Tsrer en juillet 2016, il met fin à sa clandestinité et se joint à la foule des Arméniens célébrant la nouvelle ère. Arrêté le 24 avril à sa descente du mémorial de Dzidzernakapert, condamné à 2 mois de rétention administrative, Garegin Choukaszian poursuit sereinement sa grève de la faim illimitée, à sa libération conditionnelle le 11 mai.

Myriam Gaume

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Author: raffi

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