La mise en liberté provisoire de Garegin Choukaszian, président du Parlement fondateur est intervenue vendredi 11 mai au soir. Il a annoncé qu’il ne mettait pas un terme à sa grève de la faim, qu’il déclare illimitée. Considérablement amaigri mais ferme dans ses propos, il appelle à se rassembler ce samedi 12 à partir de 14 h avenue Machtots devant le bâtiment du Matenadaran où il s’en expliquera au 18e jour de sa grève de la faim : en se rendant hier soir directement devant le tribunal de Schengavit où des familles du groupe des Sasna Tsrer ont organisé un blocage du tribunal et un piquet barrant les rues adjacentes à l’artère principale Archakuniatz, il s’affirme en faveur de la liberté pour tous les prisonniers politiques du pays, et étend sa cause aux prisonniers enfermés dans des conditions désastreuses de vétusté carcérale. La nomination hier soir d’Artak Zeynalyan comme ministre de la Justice lui donne un interlocuteur : celui-ci est un vétéran devenu médecin, vice-ministre de la santé puis juriste, et député du parti République dans l’alliance Yelk en 2017. Zeynalyan est intervenu devant la Cour européenne de justice au nom des soldats tués sur la ligne de contact en avril 2016.
La journée de vendredi a été marquée par l’attente des familles des Sasna Tsrer dont un premier groupe a été entendu hier par un nouveau juge, Archak Vartanian, qui a rejeté, au terme de longues plaidoiries et d’un délibéré de plusieurs heures, la demande de mise en liberté provisoire du groupe de onze Sasna. L’un de ses membres; Vartan Keravedian, avait affirmé qu’aucun d’entre eux ne tenterait de se soustraire à un jugement ultérieur. Cette parole n’a pas suffi à permettre leur remise en liberté, pas plus que celle des prisonniers dont l’état de santé reste précaire.
Myriam Gaume