A Bucarest le 17 décembre, au moment même où Aliev organisait le blocus qui prend en otage les 125 000 Arméniens de l’Artsakh en les menaçant d’une épuration ethnique, les gouvernements azerbaïdjanais, géorgien, roumain et hongrois – que des « amis » – signaient un « accord de partenariat stratégique » en matière de développement et de transmission de l’énergie verte.
A cette occasion, Ursula Von Der Leyen, dont on ne sait pas si on doit la comparer à la célèbre poupée Barbie ou à Margaret Thatcher, déclarait « Cet accord rapprochera encore davantage l’Union européenne et nos partenaires dans la région du Caucase du Sud et aidera nos régions à réaliser le passage à une énergie propre », prolongeant ainsi sa mémorable tirade sur l’Azerbaïdjan « partenaire fiable » de l’Union européenne.
Le 15 septembre dernier, le même avait déclaré à la chaîne de télévision du quotidien allemand « Bild « Il faut que Poutine perde cette guerre et réponde de ses actes, c’est important pour moi. » La Présidente de la Commission plaidait dans la foulée en faveur d’une comparution du président russe devant la justice internationale pour les « crimes de guerre » commis en Ukraine. On notera le caractère très particulier de sa formulation « c’est important pour moi ».
Le moins que l’on puisse dire est qu’Ursula Von Der Leyen qui s’érige en véritable « déesse de la justice » a l’indignation très sélective. On pourrait imaginer que dans un même mouvement, elle ait pu demander la comparution devant la même cour internationale deux autres grands criminels comme Erdogan son allié Aliev, mais il n’en n’est rien. Les Kurdes, les démocrates et les femmes turques, les Arméniens, n’ont aucune « importance » à ses yeux.
Je ne sais pas s’il faudra un jour aller jusqu’à la poursuivre pour complicité pour crime contre l’humanité aux côtés d’Ilham Aliev et d’Erdogan, mais les citoyens de l’Union européenne que nous sommes pourraient se mobiliser pour demander des comptes aux instances de l’Union sur ses activités au regard des différents scandales récemment révélés et dans le traitement desquels on n’a pas connu la même célérité qu’avec Mme Eva Kaili incarcérée il y a quelques jours.
Gaz azéro-russe contre sang arménien, cela vaut au bas mot une poursuite internationale pour recel.
Sahak Sukiasyan
