Le ministère des Affaires étrangères a estimé que la proposition de loi de l’opposition socialiste instaurant des sanctions pour la négation du génocide arménien n’était « pas nécessaire », prenant à nouveau ses distances mardi avec un texte qui provoque la colère de la Turquie.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a souligné devant la presse que ce texte d’origine parlementaire, qui doit être examiné jeudi par les députés, « n’engage pas le gouvernement » et « n’est pas à nos yeux necéssaire ».
Le gouvernement avait déjà pris ses distances vis-à-vis de cette proposition de loi lors d’un précédent examen, le 18 mai dernier, qui n’avait pas abouti à un vote.
Le texte qui doit être examiné jeudi prévoit un an de prison et une forte amende pour toute personne niant que les massacres commis en 1915 sous l’Empire ottoman constituent un génocide. La France a déjà adopté en 2001 une loi qualifiant de génocide les massacres d’Arméniens.
Les dirigeants turcs ont prévenu la France qu’une crise pouvait survenir dans les relations bilatérales si ce texte était adopté, et font planer la menace de représailles économiques.
Sa discussion intervient moins de deux semaines après un voyage en Arménie du président Jacques Chirac. Il avait alors souhaité que la Turquie reconnaisse le génocide arménien avant de pouvoir entrer dans l’Union européenne (UE), une condition qui n’avait jamais été posée jusque-là à Ankara.
