Le président George W. Bush consultait samedi les généraux américains pour déterminer si un changement de tactique est nécessaire pour lutter contre les violences croissantes.
Le général John Abizaid, commandant des forces américaines au Moyen-Orient, le général Peter Pace, qui préside la réunion des chefs d’Etat-major, le général George Casey, commandant des forces de la coalition en Irak, Stephen Hadley, conseiller à la Sécurité nationale, Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, ont notamment participé à cette rencontre à la Maison Blanche.
La réunion intervenait au lendemain d’une discussion d’une demi-heure entre George W. Bush et le général John Abizaid. Selon une porte-parole de la Maison Blanche, Nicole Guillemard, il s’agissait de la troisième d’une série de consultations entre le président américain et les commandants de l’armée, et d’autres réunions sont prévues dans les semaines à venir.
« Les participants se sont concentrés sur la nature de l’ennemi, les défis en Irak, comment développer au mieux notre stratégie, et les choses à réaliser pour la région et la sécurité des Américains », a-t-elle expliqué.
Même si la rencontre devrait préparer le terrain pour une éventuelle annonce, la Maison Blanche a affirmé qu’il s’agissait d’une simple consultation de routine. Elle survient néanmoins au moment où octobre pourrait devenir le mois le plus meurtrier pour les forces américaines depuis près de deux ans. Soixante-dix-huit soldats américains sont ainsi morts en Irak ce mois-ci.
« Ces dernières semaines ont été difficiles pour nos troupes en Irak, et pour le peuple irakien », a reconnu samedi le président Bush lors de son allocution radiophonique hebdomadaire.
« La lutte est difficile, mais notre nation a connu des combats difficiles auparavant. Pendant la seconde guerre mondiale et la guerre froide, les précédentes générations d’Américains se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre en liberté. La génération actuelle accomplira également son devoir », a-t-il poursuivi.
George W. Bush s’est félicité que les dirigeants irakiens aient « commencé à prendre des mesures difficiles et nécessaires pour combattre les terroristes et unir leur pays ». « Les terroristes tentent de diviser l’Amérique et de briser notre détermination, et nous ne devons pas les autoriser à l’emporter ».
Vendredi, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld avait affirmé que des dirigeants américains, dont le général George Casey et l’ambassadeur en Irak, Zalmay Khalilzad, travaillaient avec le gouvernement irakien sur un calendrier pour le transfert de certaines responsabilités.
Le New York Times rapportait samedi sur son site Internet qu’un projet proposé par les dirigeants américains donnait pour la première fois les contours du désarmement des milices sectaires et les étapes à franchir pour atteindre les buts économiques et politiques. Ce plan, qui devrait être présenté au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki d’ici la fin de l’année, ne faisait pas état d’un retrait prochain des troupes américaines, selon le site Internet.
Une commission consultative dirigée par l’ancien secrétaire d’Etat James Baker planche actuellement sur les différentes options américaines en Irak. Parmi ces hypothèses figurent un retrait par étapes, ou un découpage du pays en trois zones autonomes regroupant les principales communautés irakiennes: les chiites, les sunnites et les kurdes. Mais la Maison Blanche est défavorable à de telles mesures.
