La chancelière allemande Angela Merkel a dit au président russe Dmitri Medvedev mercredi que sa décision de reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud n’était « pas conforme au droit international », selon son porte-parole.
« La chancelière a sévèrement condamné la décision de la Russie mardi de reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Elle n’est en conformité ni avec le droit international – en particulier avec la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, que la Russie a aussi explicitement approuvée -, ni avec le plan en six points » de la présidence française de l’UE, écrit son porte-parole Ulrich Wilhelm dans un communiqué.
Mme Merkel s’est entretenue mercredi matin de la situation dans le Caucase avec le président russe Dmitri Medvedev et exigé une « mise en oeuvre immédiate » du plan de paix, écrit M. Wilhelm.
Elle a expliqué au président, que pour elle, « la poursuite de la présence russe en Géorgie en dehors de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, par exemple à Poti, représente une violation grave du plan en six points », a poursuivi le porte-parole, martelant que la Russie « doit immédiatement se retirer sur ses positions du 7 août », date précédant la contre-offensive russe.
De son côté, « le président a de nouveau présenté sa conception du droit et son point de vue » qui ne « sont pas conformes avec la conception du droit de l’Union européenne, ni de la chancellerie », a précisé M. Wilhelm lors d’un point-presse, relevant qu’il n’y avait « pas de marge d’interprétation ».
« Dans l’échange que nous avons avec la Russie et que nous continuerons à avoir », il est important de montrer clairement qu’il y a « des contradictions nettes » et de travailler à un rapprochement, a dit le porte-parole.
« Il est clair que nous ne sommes pas à la fin de notre échange », a insisté M. Wilhelm. Ainsi, a-t-il dit, lundi au sommet extraordinaire de l’UE sur le Caucase, il s’agira aussi de réfléchir « à la structure de notre relation avec la Russie à l’avenir ».
« Nous travaillons intensément pour pouvoir sortir de cette impasse et pour réunir les conditions en vue d’une solution politique », a dit le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères Andreas Peschke.
M. Wilhelm a également confirmé la visite prévue de longue date le 2 octobre à Saint-Petersbourg de Mme Merkel dans le cadre des consultations germano-russes.