: " j´ai été opéré le 14 février de la prostate. je me trouve actuellement en convalescence et je suppose que je rentrerai dans quelques jours au pays " a déclaré le président aliev de la clinique de cleveland, aux etats-unis, où il se trouve depuis le 4 février. " je sais que vous êtes plutôt inquiets, mais il n´y a aucune raison. vous pouvez être tranquilles. aujourd´hui mon état de santé est meilleur que ce qu´il était ces derniers temps, et dans quelques jours je serai de retour " a précisé aliev dans le " message à la nation " diffusée le 18 février par la télévision azerbaïdjanaise, avant de déclarer qu´il était en contact permanent avec le premier ministre, le président du milli medjliss et d´autres officiels azerbaïdjanais. et de souligner : " je suis satisfait que la situation soit demeurer stable et que la croissance économique continue ". en clair, le message s´adresse à la fois à la population en générale et à l´opposition azerbaïdjanaise en particulier : la situation est normale, et le président aliev continue d´en demeurer le maître. le message avait visiblement été nécessité à la fois par les circonstances étranges entourant son intervention chirurgicale, et par l´agitation de l´opposition qui n´avait cessé de manifester en son absence pour demander sa démission, alors que les rumeurs les plus folles courraient en azerbaïdjan concernant son état de santé. il faut dire qu´il y a eu de quoi. arrivé à new york le 30 janvier pour participer au forum économique international, aliev entre le 4 février à la clinique de cleveland, où il a été opéré du coeur en 1999. dix jours après son admission, il est opéré d´une " hypertrophie " de la prostate, " une tumeur maligne " selon des rumeurs non vérifiées, par une méthode moderne qui permet d´éviter l´incision de la cavité du ventre. en convalescence depuis, aliev se trouve toujours à cleveland. au cours de ces trois semaines d´absence, l´état de santé du président est devenu le thème central de la vie politique en azerbaïdjan. les autorités affirment que l´opération a été un succès, mais l´opposition est loin d´en être convaincu. le journal yéni moussawat affirmait à ce sujet que la panique régnait au sein du gouvernement. selon le journal, craignant les secousses possibles de la période de succession, les hauts fonctionnaires azerbaïdjanais ont fait sortir leurs familles et leurs possessions du pays. et il devenait impossible de se procurer des billets d´avion bakou-londres. le journal azerbaïdjanais hurriyet écrivait pour sa part que l´opération du président était très sérieuse et qu´aliev avait déjà fait son testament. de fait, depuis une semaine, toute la famille et les proches d´aliev sont à ses côtés, à cleveland. hier, le quotidien zerkalo écrivait que des représentants de l´opposition avaient été invités à l´ambassade américaine pour des entrevues dont le sujet avait été tenu secret. " malade ou pas " ? titrait à son tour l´agence analytique touran qui laissait entendre que cette maladie pouvait avoir une raison politique. ce ne sont là que quelques exemples d´une avalanche d´articles similaires. mais il est clair que la situation politique intérieure inquiète les autorités. l´opposition semble plus unie que jamais et décidée à ne pas laisser passer l´occasion. " il semble que cette fois-ci l´opposition ait décidé de ne pas conclure une trêve avec les autorités, comme ils d´usage, en l´absence du chef de l´etat " écrit le correspondant de bakou du quotidien russe nezavissimaïa gazetta. dans ce contexte, les rencontres des dirigeants de l´opposition avec l´administration américaine sont devenues fréquentes. de plus, le mécontentement de la population envers les autorités ne cesse de croître par suite d´une situation économique difficile. quel que soit la vérité concernant l´état de santé du président aliev, il est vrai que la page de la succession du président âgé de 79 ans est déjà ouverte. sa dernière visite à moscou, outre l´accord sur le radar de gabala aurait également eut pour but d´obtenir que la russie soutienne ilham aliev dans le cadre de la succession au poste présidentiel. une perspective dont il n´est pas du tout certain qu´elle ira sans encombres, surtout si on prend en considération les enjeux liés la redistribution de milliers de poste dans l´etat et aux énormes quantités de pétro-dollars. etant donné surtout que l´azerbaïdjan est un état fabriqué de toutes pièces, avec une société de nature semi-féodale aux clivages profonds, où les rivalités s´expriment au niveau des clans plutôt qu´à celui des forces politiques. ces clans étant formés sur la base d´anciens " khanats " féodaux, comme le clan de nakhitchévan d´où est originaire le président aliev et sa famille, ainsi que l´ancien président eltchibay d´ailleurs, ou les clans de bakou, de gantsak-ganja, etc. .
