Le ministre arménien des Transports, Ashot Hakobian, s’est précipité lundi au seul point de passage de la frontière géorgienne avec la Russie, où des centaines de voitures et de camions commerciaux arméniens ont été bloqués en raison d’un sérieux goulot d’étranglement.
De longues files de véhicules et des voyageurs en colère se seraient formés ce week-end sur les autoroutes russes et géorgiennes menant au point de passage de Upper Lars.
« Il y a encore des problèmes à Lars, tant du côté russe que géorgien « , a écrit le député Armen Pambukhchian, sur sa page Facebook dimanche soir. « Les queues du côté russe sont longues de 9-10 kilomètres, tandis qu’il y a environ 200 véhicules coincés du côté géorgien. Des efforts sont maintenant faits pour résoudre rapidement le problème. »
Le Premier ministre Nikol Pashinian a dépêché Ashot Hakobian à Upper Lars le lendemain matin. Pambukhchian a déclaré au service arménien de RFE/RL que le ministre rencontrera les responsables géorgiens et russes concernés. Il a déclaré qu’un » gentleman’s agreement » a déjà été conclu avec les autorités géorgiennes pour donner la priorité aux camions arméniens chargés de fruits, légumes et autres denrées périssables.
Un cadre supérieur de la société Spayka, premier exportateur arménien de produits agricoles, a déclaré qu’au moins 100 de ses camions transportant principalement des pêches sont restés bloqués à Upper Lars lundi après-midi. « Certains camions font la queue pendant quatre ou cinq jours « , a dit Karen Baghdasarian, ajoutant que chaque jour d’arrêt nuit à la qualité des fruits vendus par Spayka en Russie.
« Je ne vois pas de raison particulière [pour le goulot d’étranglement,] ils travaillent lentement », a déclaré Bagdasarian au service arménien de RFE/RL. « Il n’y a pas eu de changement dans les procédures de traitement du fret ou d’autres formalités douanières. Cela n’a à voir qu’avec le rythme et l’ampleur du travail. »
Pambukhchian, attribue pour sa part les longues files d’attente à l’afflux de touristes russes en Géorgie. « Les citoyens arméniens ne représentent que 25 à 30 % des personnes présentes dans les files d’attente, a-t-il dit.
Le sous-ministre a en tout cas réfuté toute raison politique à cette perturbation du trafic à la frontière russo-géorgienne.
Au cours de la semaine dernière, les relations entre l’Arménie et la Russie ont fait l’objet d’une rare dispute diplomatique en les deux pays. Cette polémique est née de la décision des autorités arméniennes de poursuivre d’anciens hauts responsables arméniens, notamment Yuri Khachaturov, secrétaire général de l’Organisation du Traité de sécurité collective dirigée par la Russie.
Le commerce de l’Arménie avec la Russie, son principal partenaire commercial, s’effectue principalement par l’intermédiaire du poste frontière de Lars, en Géorgie. La circulation le long de cette route de montagne est périodiquement bloquée par le mauvais temps, surtout en hiver. C’est pourquoi l’actuel et l’ancien gouvernement arménien ont fortement soutenu l’ouverture de nouveaux corridors de transport russo-géorgiens.
Un accord russo-géorgien signé en 2011 prévoit la réouverture de deux routes reliant la Géorgie à la Russie via les régions géorgiennes séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. A cette fin, une société suisse mettrait en place des postes de contrôle douanier spéciaux sur les limites administratives des deux territoires. Moscou et Tbilissi discutent depuis des années des modalités pratiques de mise en œuvre de cet accord.
