Au moins huit gendarmes turcs ont été tués lors d’une attaque de rebelles kurdes contre une caserne de l’est du pays, annoncent les forces de sécurité.
Cette attaque, la plus violente survenue en un an, a été attribuée aux clandestins du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Elle survient alors que la Turquie envisage d’envoyer des troupes dans le nord de l’Irak afin de venir à bout des rebelles kurdes qui s’y trouvent, en dépit des demandes des Etats-Unis de ne pas entreprendre d’action militaire.
Trois personnes soupçonnées d’appartenir au PKK ont pénétré en voiture à l’intérieur d’une base de la gendarmerie dans la province orientale de Tunceli, ont ouvert le feu et lancé une grenade, tuant huit gendarmes et en blessant six autres. Selon les forces de sécurité, l’un des trois assaillants a été tué.
L’attaque, présentée dans un premier temps comme un attentat suicide par les forces de sécurité, est le deuxième assaut d’envergure lancé en deux semaines contre des soldats turcs. Il risque d’alourdir le climat dans le pays à l’approche des élections législatives du 22 juillet.
L’UE SONDE LES INTENTIONS TURQUES
Ankara doit adresser cette semaine aux Nations unies un rapport sur ses inquiétudes liées aux activités du PKK dans le nord de l’Irak et exposant les bases légales d’une action contre ses militants.
L’état-major turc, très influent, affirme qu’une opération en Irak est nécessaire, et le Premier ministre Tayyip Erdogan a déclaré en mai qu’il avait discuté avec les généraux d’une éventuelle action militaire. Le journal turc Sabah prédit que les démarches entreprises à l’Onu pourraient en être le prélude.
Des responsables de l’Union européenne, à laquelle la Turquie souhaite adhérer, ont déclaré qu’ils avaient cherché lundi à en savoir davantage sur les plans turcs auprès du ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, lors de discussions à Ankara, mais que rien ne suggérait la préparation d’une action militaire.
« M. Gül nous a déclaré que le gouvernement turc cherchait naturellement à protéger ses citoyens et qu’il était par conséquent nécessaire de prendre des mesures contre des activités terroristes », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, lors d’une conférence de presse conjointe avec Gül.
« Rien n’indique qu’une action soit en cours de préparation en vue d’une intervention militaire dans le nord de l’Irak », a-t-il ajouté.
La situation en Irak a alimenté une forte montée du nationalisme et de l’anti-américanisme en Turquie, dans la perspective des élections de juillet.