Ibrahim Öztürk du quotidien turc Zaman s’est positionné dans un article sur le thème des représailles anti-françaises. Pour le chroniqueur turc, la date du 12 octobre a été « parfaitement planifiée », puisque ce vote de l’Assemblée nationale tombe « juste avant la publication du rapport sur les progrès de la Turquie sur la voie de l’adhésion à l’UE ». « Tout se passe comme si les Français cherchaient à provoquer les Turcs pour leur faire perdre leurs nerfs », affirme le journaliste, qui est pourtant hostile à l’idée d’utiliser le génocide algérien comme « moyen de vengeance contre la France ». Ibrahim Öztürk estime en effet qu’il est du « devoir » de la Turquie de « construire les fondations et les passerelles pour l’établissement d’un meilleur dialogue ».
Pour Ibrahim Öztürk, « punir par un boycott les capitaux français qui concourent au succès des investissements effectués en Turquie, qui contribuent à l’essor de l’emploi et de la production locale, équivaudrait à scier la branche sur laquelle [les Turcs] sont assis ». Au lieu de cela, il suggère de ne pas acheter de produits fabriqués en France, le meilleur moyen selon lui de perpétuer cet esprit du boycott.
Soulignant que la Turquie réalise pratiquement 70% de son volume des échanges commerciaux avec les pays européens et partant du postulat que ce qui s’est produit avec la France risque de se répéter ailleurs en Europe, Ibrahim Öztürk appelle à une « réduction de la dépendance turque à l’égard de l’Europe », par « la recherche de nouveaux débouchés et le développement de nouvelles stratégies à long terme ». « En outre, conclut-il, pour accroître nos capacités de négociations, nous devons être capables de créer d’autres leviers de pouvoir. Autrement, toute action que nous entreprendrions pourrait sembler ridicule. »
