Il y a 13 ans, le 19 janvier 2007 le journaliste arménien Hrant Dink était assassiné à Istanbul devant les locaux de la rédaction de son hebdomadaire « Agos » (sillon en arménien) par un jeune nationaliste turc Ogün Samsat. Né en 1954 à Malatia et arrivé à Istanbul à l’âge de 7 ans dans un orphelinat, Hrant Dink avait 52 ans. En juillet 2011, son assassin a été condamné à plus de 22 ans de prison par la cour criminelle d’Istanbul mais l’enquête se poursuit toujours sur les véritables commanditaires de ce crime.
Hrant Dink était poursuivi par les tribunaux turcs pour « dénigrement de l’identité nationale turque » et ses propos concernant le génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman lui avaient attiré l’hostilité du gouvernement. Il était également dans le viseur des nationalistes turcs pour avoir publié dans « Agos » un reportage sur Sabiha Gökçen la fille adoptive d’Atatürk, première femme pilote de chasse en Turquie et véritable légende de l’histoire officielle de la Turquie. Hrant Dink avait démontré que Sabiha Gökçen était…arménienne. Ce fut sans doute sa condamnation à mort par les nationalistes turcs. Celui qui désirait être un lien entre Arméniens et Turcs a été ainsi tué il y a 13 ans à Istanbul.
Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora