Dans le cadre d’un accord négocié par les États-Unis et la Géorgie, l’Azerbaïdjan a libéré le 12 juin 15 prisonniers de guerre arméniens après avoir reçu de l’Arménie des informations supplémentaires sur les champs de mines autour du Nagorny-Karabakh.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinian a annoncé leur libération alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives anticipées prévues pour le 20 juin.
L’attaché de presse de M. Pashinian, Mane Gevorgian, a déclaré que les prisonniers de guerre avaient été rapatriés en Arménie via la Géorgie.
« Ce processus s’est déroulé avec la médiation des États-Unis et de la Géorgie, et le gouvernement arménien en remercie l’administration américaine et le gouvernement géorgien », a écrit M. Gevorgian sur Facebook.
L’Azerbaïdjan a déclaré avoir libéré les prisonniers de guerre en échange d’une carte militaire arménienne indiquant l’emplacement de près de 100 000 mines terrestres dans le district d’Aghdam, à l’est du Haut-Karabakh, qui a été remise à Bakou en vertu d’un accord négocié par la Russie et qui a mis fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise de l’année dernière.
« Les 15 captifs arméniens ont été remis à la frontière entre l’Azerbaïdjan et la Géorgie avec la participation de représentants géorgiens », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a salué leur libération. « Nous saluons également la décision de l’Arménie de fournir à l’Azerbaïdjan des informations importantes qui faciliteront le déminage humanitaire et éviteront de nouvelles victimes », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Les États-Unis sont heureux de soutenir ces mesures et espèrent qu’elles jetteront les bases d’une coopération supplémentaire. Nous continuons à demander le retour de tous les détenus et sommes prêts à aider les pays de la région dans leurs efforts pour poursuivre la coopération et résoudre les questions en suspens entre eux », a ajouté M. Blinken.
Le gouvernement géorgien a indiqué, quant à lui, que le Premier ministre Irakli Gharibashvili a personnellement contribué à l’arrangement de l’accord en négociant avec Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
L’accord arméno-azerbaïdjanais négocié par le président russe Vladimir Poutine en novembre dernier prévoit la libération inconditionnelle de tous les prisonniers détenus par les parties au conflit.
Les forces de maintien de la paix russes déployées au Karabakh après la guerre de six semaines ont organisé plusieurs échanges de prisonniers au cours des derniers mois. À l’heure actuelle, aucun prisonnier azerbaïdjanais n’est détenu en Arménie ou au Karabakh.
Au total, 88 prisonniers de guerre (POW) et civils arméniens ont été libérés à ce jour. Plus de 100 autres seraient encore en captivité en Azerbaïdjan. Erevan exige régulièrement leur libération immédiate.
Bakou affirme qu’ils ne sont pas couverts par l’accord de trêve car ils ont été capturés après son entrée en vigueur le 10 novembre. Les autorités azerbaïdjanaises ont qualifié les autres détenus arméniens de « terroristes ».
Au moins 16 d’entre eux font face à ce que le ministère arménien des Affaires étrangères a condamné la semaine dernière comme étant des « accusations criminelles inventées de toutes pièces ».
« Il est évident que l’Azerbaïdjan utilise les personnes capturées comme des otages politiques et des outils pour poursuivre d’autres objectifs », a déclaré le ministère dans un communiqué du 4 juin. Il a accusé Bakou de dissimuler « le nombre réel de prisonniers » et de « nier la captivité de dizaines de militaires et de civils arméniens ».
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