Dimanche 29 novembre fut inauguré à Bourg-Lès-Valence (Drôme) l’espace de mémoire -appelé Jardin des Hirondelles- du génocide des Arméniens à Bourg-Lès-Valence (Drôme). Des centaines de personnes étaient venues sur cet espace vert à la sortie nord de la ville de Bourg-Lès-Valence pour assister à l’inauguration du Jardin des Hirondelles, en référence à Dzidernagapert (fort des hirondelles) du mémorial du génocide à Erévan. L’espace de mémoire de Bourg-Lès-Valence contient 100 oliviers plantés représentant le centenaire du génocide des Arméniens et une flèche de 3 mètres réplique miniature de celle du mémorial d’Erévan portant sur une plaque les noms des 100 premiers réfugiés Arméniens dans la région de Valence. A quelques pas de la Nationale 7, cet espace est visible des milliers d’automobilistes qui empruntent chaque jour cette voie, à quelques pas d’un carrefour de l’entrée de l’autoroute.
Nazo Alain Jinbachian (président de la Maison de la Culture Arménienne de Valence) a remercié la Ville de Bourg-Lès-Valence et le C24 Comité du 24 Avril Drôme-Ardèche pour leur partenariat et soutien à ce projet qui voit ainsi le jour. Il a également remercié les donateurs qui ont permis la réalisation de cet espace de mémoire.
Lusiné Movsisyan, Vice-consul d’Arménie à Lyon a relevé les relations d’amitié liant la France et l’Arménie et le rôle de la France dans la reconnaissance du génocide des Arméniens. Il a salué les Nicolas Daragon, Maire de Valence, Marlène Mourier, Maire de Bourg-Lès-Valence ainsi que tous les autres élus qui ont permis la réalisation de ce Jardin des Hirondelles.
Jean-Michel Creisson, Conseiller régional de Rhône-Alpes représentant le président Jean-JackQueyranne a rappelé le soutien de la région à la rénovation de la Maison de la Culture arménienne. Il a également rapporté sa visite il y a quelques années à Der-Zor en Syrie de l’ossuaire des victimes du génocide des Arméniens, aujourd’hui détruit par les fanatiques de l’Etat Islamique.
Nicolas Daragon, Maire de Valence et président de la Communauté d’agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes a rappelé l’importance de la mémoire pour les Arméniens, peuple qui a subi le génocide. Il a également évoqué son récent séjour en Arménie et au Karabagh. Il a salué le combat des Arméniens pour la reconnaissance du génocide de la lutte contre le négationnisme. Il a enfin informé que le projet de l’agrandissement du Centre du Patrimoine Arménien de Valence d’un coût de plus de 2 millions d’euros allait être présenté le 19 décembre.
Marlène Mourier, dans son discours a rappelé la présence de la forte communauté arménienne dans la région ainsi que dans sa commune.
Elle a affirmé les liens forts de Bourg-Lès-Valence ville jumelée avec Taline en Arménie et l’accord de coopération avec Chouchi (République du Haut Karabagh) où une délégation emmenée par la maire Marlène Mourier s’est rendue en septembre dernier. Ella a avec émotion évoqué sa visite le 24 avril dernier du mémorial du génocide des Arméniens à Dzidzernagapert sur le « Fort des Hirondelles » à Erévan. Emotion de voir les milliers de citoyens d’Arménie et des Arméniens venus de la diaspora, un illet à la main, se diriger vers la flamme éternelle du mémorial dans un grand silence et de recueillement.
Patrick Labaune, député et Président du Conseil départemental de la Drôme a également évoqué son récent séjour en Arménie et au Haut Karabagh. Il a rappelé que son département est jumelé avec le Haut Karabagh. « Les Arméniens du Haut Karabagh y développent les valeurs de démocratie, alors qu’en face en Azerbaïdjan c’est celle de la dictature. C’est un peu la lutte du bien contre le les forces du mal. Et ce sont ces valeurs que développent les Arméniens du Haut Karabagh sont les gages de la victoire » dit-il.
Après les discours, les élus et représentants des églises, le père Antranik Maldjian (Eglise apostolique arménienne) ainsi que le pasteur Luder Nissanian procédèrent à la plantation d’un olivier. L’espace de mémoire contenant 100 oliviers rappelant par leur longévité celle de la nation arménienne. Des oliviers plantés sur le même schéma que les colonnes du mémorial d’Erévan ainsi qu’une colonne de 28 oliviers représentant la route de l’exil des premiers réfugiés.
Puis la flèche-mémorial copie en dimension plus réduite de celle du mémorial du génocide d’Erévan fut inaugurée. Une ouvre qui fut fabriquée par Sérop un arrière-petit-fils d’Arméniens sauvés du génocide. Les jeunes badanis ont ensuite lu la liste des 100 noms des premiers réfugiés Arméniens arrivés dans la région de Valence au début des années 1920. Noms figurant sur la plaque apposée sur le mémorial.
La cérémonie se clôturant par les hymnes français et arméniens puis la bénédiction religieuse.
Le public fut ensuite invité à la Mairie de Bourg-Lès-Valence pour une petite collation.
Krikor Amirzayan à Bourg-lès-Valence, texte et reportage-photo