Environ quatre cents Arméniens de toute l’Espagne se sont rassemblés le 18 janvier 2008 à Alicante pour inaugurer le premier « khatchkar » ou traditionnelle croix de pierre, le plus grand symbole de l’identité nationale, culturelle et religieuse de l’Arménie.
Mher Badalyan, représentant de l’ambassade d’Arménie en Italie (qui couvre l’Espagne et le Portugal), Luis Barbera, consul honoraire d’Arménie en Espagne, le père Vatché, évêque de l’Eglise Arménienne de Nice, et Luis Diaz Alperi, maire d’Alicante, ont présidé, dans le parc de la Palmeraie, l’inauguration de cette sculpture en pierre, dont le coût s’est élevé à 40 000 euros, financée par le chef d’entreprise Tevos Safaryan.
Selon le consul honoraire, la position du monolithe transforme Alicante en « un lieu de rencontre des Arméniens dispersés dans toute l’Espagne ».
Le consul a souligné que la haute valeur symbolique du monolithe incitera la quasi totalité de cette communauté en Espagne, composée d’environ 40 000 personnes, à visiter au moins une fois le monument « qui représente la vie actuelle et celle des ancêtres ».
L’uvre est sculptée dans une pierre unique des montagnes élevées d’Asie Mineure, le tuf, et sa croix chrétienne, soigneusement travaillée, représente une foi chrétienne non catholique dans un pays très pratiquant.
En Arménie, connue comme étant « le pays des pierres » qui en l’an 301 devint la première république chrétienne du monde, ce type de croix est réalisé depuis le 4 ème siècle après J.C. en souvenir des ancêtres et des faits historiques importants.
Chaque « khatchkar » est différent et doit être béni par un représentant du Pape des chrétiens arméniens, l’évêque de Nice à cette occasion, lors de la cérémonie d’inauguration.
Au cours de la cérémonie d’Alicante, les couleurs rouge, bleu et orange du drapeau arménien ont flotté et des uvres musicales typiques d’Arménie ont été interprétées par une soprano accompagnée par un violoncelliste, trois violonistes, un joueur de doudouk (instrument à vent traditionnel) et un chur d’enfants qui a interprété l’hymne national arménien.
La communauté arménienne d’Espagne a choisi Alicante à l’initiative du collectif local, composé d’un millier de personnes, mais également pour « l’accueil chaleureux que ce peuple a toujours rencontré dans la ville ».
A Alicante, cette communauté se pose comme objectifs de bâtir une église chrétienne arménienne et une école dans laquelle, en association avec le système éducatif espagnol, il sera possible de maintenir les coutumes, la langue et la culture arméniennes, bien que le financement n’a pas encore été trouvé.
Traduction : Benjamin KAsparian
