Inquiétude à Erevan quant à un éventuel engagement de l’OTSC en Ukraine

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La Russie préfère employer la formule elliptique d’« opération militaire spéciale » plutôt que le mot guerre pour qualifier l’offensive majeure qu’elle a lancée contre l’Ukraine le 24 février. Peut-être le président russe Vladimir Poutine avait-il le secret espoir que le « petit frère » ukrainien rentrerait dans le rang, au terme d’une opération militaire vite bouclée, comme ce fut le cas au Kazakhstan, pays allié et partenaire quant à lui de la Russie, où Moscou avait dépêché début janvier quelque 2000 soldats de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire qu’elle dirige, pour aider le régime en place à mater une révolte qui menaçait de le renverser. Mais la résistance ukrainienne est plus importante que prévu, et alors que l’ « opération militaire spéciale » prend le tour d’une véritable guerre, les alliés de la Russie au sein de l’OTSC, qui se veut le pendant russe de l’Otan, se demandent non sans inquiétude s’ils ne vont pas être mis à contribution dans une aventure militaire bien plus périlleuse que ne le fut l’opération de basse police menée au Kazakhstan. C’est le cas de l’Arménie notamment, qui avait pris part, avec une centaine de soldats, à l’opération de l’OTSC au Kazakhstan, et qui, tout en affichant sa proximité indéfectible avec la Russie qu’elle a été parmi les rares pays à ne pas condamner sur la scène internationale depuis le lancement de son offensive en Ukraine, exprime sa volonté de se tenir à l’écart de ce nouveau conflit. Des députés arméniens proche du pouvoir en place à Erevan se montraient néanmoins confiants, lundi 7 mars, estimant qu’il était peu probable que des troupes de l’OTSC soient dépêchées en Ukraine pour renforcer les forces russes déployées sur les différents fronts. “Il est important de souligner que les mécanismes de l’OTSC sont activés quand un Etat membre de l’OTSC est attaqué”, a indiqué Vahagn Aleksanian du Parti Contrat civil au pouvoir, en ajoutant : “Je ne pense pas que les hostilités [en Ukraine] soient susceptibles de se déplacer sur le territoire de la Fédération, au moins à ce stade”. Les Arméniens parlent en connaissance de cause : ils ont demandé en vain l’aide de leurs alliés de l’OTSC lorsqu’ils étaient attaqués par des pays tiers, l’Azerbaïdjan, mais aussi son principal allié, la Turquie, pourtant membre de l’Otan. Pour justifier son inaction, pendant la guerre du Karabagh de l’automne 2020, l’OTSC avait fait valoir que la guerre affectait un territoire de jure sur le territoire de l’Azerbaïdjan, mais elle ne s’était pas montrée plus solidaire en 2021 quand l’Arménie, directement attaquée sur son territoire cette fois, par les forces de l’Azerbaïdjan, l’avait sollicitée officiellement. Edouard Aghajanian, un autre représentant du Contrat civil dirigeant le comité en charge des affaires étrangères du Parlement arménien, a préféré pour sa part éviter les spéculations sur une possible implication de l’OTSC dans la guerre en Ukraine, qu’il a qualifiée d’ “hypothétique, relevant d’un agenda non-existant”. Moscou à ce jour n’a donné aucune indication quant à une possible opération de l’OTSC en Ukraine, où la Russie a mis en scène en revanche la participation dans les rangs de l’armée russe de commandos venus de Tchétchénie et d’autres provinces du Nord Caucase, qui sont des sujets de la Fédération russe. Sur les six Etats membres de l’alliance militaire russe (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan), un seul, la Biélorussie, est engagée dans la guerre aux côtés de la Russie, ne serait-ce que pour avoir laissé les troupes russes pénétrer en Ukraine, avec laquelle elle partage une longue frontière, devenue le principal axe de pénétration de l’armée russe dans sa progression vers Kiev, à quelque 200 km au sud seulement. Les autres Etats membres de l’OTSC ont évité d’exprimer publiquement leur soutien à l’invasion russe. Mais ils se sont tous abstenus la semaine dernière lors du vote à l’Assemblée générale de l’Onu, d’une résolution demandant le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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