La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a inauguré lundi 20 février une Commission vérité et réconciliation (TRC) chargée d’enquêter sur les atrocités commises pendant la période 1979-2003 dans ce pays d’Afrique de l’ouest.
« Vous avez un rôle vital à jouer dans le processus de réconciliation au Liberia, un processus indispensable pour une paix véritable dans notre nation bien aimée », a déclaré Mme Sirleaf aux membres de la commission.
« Les personnes affectées par la guerre, ceux qui sont aujourd’hui victimes de violences, dépendent de vous pour une réparation pacifique », a-t-elle ajouté.
Le statut et les attributions de cette commission, prévue par les accords de paix ayant mis fin en 2003 à dix années de guerres civiles particulièrement atroces, avaient été validés par le parlement de transition en juin 2005.
Composée de neuf membres, avocats et religieux, elle doit entendre auteurs et victimes de violations des droits de l’Homme et abus de pouvoir entre janvier 1979 et octobre 2003, selon un communiqué officiel publié mardi 21 février.
Pour les auteurs d’exactions ayant reconnu leurs actes et fait preuve de totale contrition, la commission aura la possibilité de recommander une amnistie, avec l’accord des victimes.
Les amnisties ne pourront cependant pas concerner les violations des droits humanitaires et les crimes contre l’humanité, précise le texte.
En 2003, le Tribunal spécial de Freetown pour la Sierra Leone, soutenu par l’Onu, a inculpé l’ex-homme fort libérien Charles Taylor de « crimes contre l’Humanité », l’accusant d’avoir soutenu les rebelles pendant la guerre civile dans ce pays (1991-2001).
Taylor, en exil au Nigeria depuis son renversement en 2003, n’a toujours pas été inquiété. Malgré des pressions internationales, les autorités nigérianes refusent de l’extrader dans un autre pays que le Liberia.
Mme Sirleaf a déclaré à plusieurs reprises que la question de l’extradition de Charles Taylor du Nigeria était pour elle « secondaire ».
