En visite à Erevan, la coprésidente de la commission de coopération interparlementaire UE-Arménie, Mme Marie Anne Isler Beguin, a déclaré que la communauté internationale devait accepter la position arménienne selon laquelle le conflit du Haut Karabagh doit être réglé en accord avec le principe de l’autodétermination des nations. Elle a ajouté que l’Azerbaïdjan devait reconnaître le droit du peuple du Karabagh à s’autodéterminer, puisqu’il s’agit d’un principe fondamental de la loi internationale, tout en soulignant l’importance du problème des réfugiés, qui doivent être rapatriés selon elle dans les sept districts autour du Karabagh. Le conflit du Karabagh doit être réglé en conformité avec deux principes, celui du droit à l’autodétermination et celui du respect des droits des minorités nationales, a-t-elle poursuivi, le retour des réfugiés s’appuyant sur le deuxième principe. Mme Begin a aussi souligné la nécessité de régler au plus vite le conflit, assurant les parties en conflit du soutien de l’UE dans cet objectif. Elle a regretté à cet égard que le représentant spécial de l’UE en Arménie ne dispose pas de directives spécifiques concernant le règlement du conflit du Karabagh. Alores que la communauté internationale s’est décidée à parvenir à un règlement dans les plus brefs délais, elle a appelé les deux parties à se préparer à des compromis dont elle a déploré qu’ils n’aient pu s’imposer à Rambouillet en février dernier lors de la rencontre des présidents azéri et arménien mais dont elle ne doute pas qu’ils permettront bientôt la conclusion d’un accord.
Par ailleurs, les médiateurs internationaux du groupe de Minsk ont démontré jeudi leur volonté de sauver le processus de paix, comme en a témoigné la nouvelle visite en Arménie de l’émissaire américain Stevan Mann. Ce dernier n’a pas voulu révéler aux journalistes la teneur des entretiens qu’il a eux avec différents responsables arméniens, dont le ministre des affaires étrangères Vartan Oskanian, qui devait rencontrer un peu plus tard le vice-ministre russe des affaires étrangères, M. Karazine. Les entretiens se sont conclus par un communiqué de presse lapidaire, réaffirmant la volonté des deux hommes de poursuivre les négociations en vue de régler le conflit du Karabagh. Le coprésident américain du groupe de Minsk devait rencontrer ensuite le président Kotcharian. M. Mann venait de Moscou, où il avait notamment rencontré le coprésident russe du groupe de Minsk Iouri Merzlyakov, et il devait s’envoler vendredi pour Bakou, où il devait être reçu par M. Aliev, avec lequel il ne manquera pas d’évoquer la visite que doit effectuer le président azéri à la Maison Blanche dans une semaine. Le troisième coprésident du groupe de Minsk, le Français Bernard Fassier, avait visité les capitales arménienne et azérie la semaine dernière. M. Merzlyakov avait indiqué mercredi que la troïka du groupe de Minsk visiterait la zone du conflit du Karabagh probablement au début du mois de mai, dans l’objectif d’arranger une nouvelle rencontre entre les présidents azéri et arménien, qui seraient actuellement en train d’étudier la nouvelle mouture des propositions de paix présentées par le groupe de Minsk et dont il n’a pas divulgué la teneur. La préparation d’une telle rencontre, attendue selon M. Fassier en juin ou en juillet, semble être d’ailleurs la priorité de ce ballet diplomatique. La rencontre Aliev-Kotcharian pourrait donc avoir lieu en amont ou en marge du sommet du G-8 prévu à Saint Pétersbourg en juillet. Les trois pays coprésidant le groupe de Minsk appartiennent au G-8, présidé pour la première fois cette année par la Russie. Le sous-secrétaire d’Etat américain Nicholas Burns avait indiqué mercredi que les Etats-Unis souhaitaient inscrire les conflits du Karabagh et d’autres régions de l’ex-URSS à l’ordre du jour du sommet du G-8, dans la mesure où ils se situent au marge de la Russie, pays hôte, qui y joue un rôle non négligeable, avait déclaré M. Burns lors de sa visite à Moscou. L’agenda du sommet présenté par la Russie ne mentionne en tout cas pas ces conflits.
