la cérémonie d´investiture du nouveau président de la géorgie, mikhaïl saakachvili, suscitait dimanche en ossétie du sud des sentiments mêlant indifférence délibérée et inquiétude, face aux assurances du nouveau pouvoir de restaurer l´intégrité territoriale du pays.
si des millions de géorgiens devaient être rivés à leur petit écran pour suivre en direct les festivités, la plupart des habitants de cette république séparatiste du nord de la géorgie préféraient les programmes dominicaux de la télévision russe. l´ossétie du sud, région de moins de 100.000 habitants, s´est autoproclamée
république indépendante au terme d´un conflit armé au tout début des
années 1990. elle n´a été reconnue par aucun pays étranger, mais son
"président", edouard kokoity, milite pour un rapprochement avec la russie, par l´intermediaire de l´ossétie du nord, république caucasienne de même famille ethnique et qui fait partie intégrante de la fédération de russie. mais le nouvel homme fort de géorgie ne l´entend pas de cette oreille: il a promis de réintégrer cette région séparatiste, ainsi que l´autre république sécessionniste du pays, l´abkhazie, dans le giron géorgien avant la fin de son mandat de cinq ans. sacha kélersaev, ossète de 31 ans est catégorique: "jamais nous ne retournerons à la géorgie, il faut que saakachvili le comprenne". "et s´il ose se remontrer à tskhinvali, comme il l´a fait brièvement à la veille de son élection, les services de sécurité (ossètes) l´arrêteront et le mettront en prison ",
affirme-t-il. sacha estime que l´investiture de m. saakachvili fait partie des affaires intérieures géorgiennes et qu´il n´y a pas de raison de s´y intéresser "à l´étranger". kosta hétagourov, spécialiste du problème ossète, juge la promesse de m. saakachvili irréaliste et pense que celui-ci ne risquera pas un nouveau conflit.
"il est normal qu´il tienne un discours plutôt nationaliste face aux géorgiens, mais au fond il sait que le seul moyen de résoudre le
problème est le compromis", assure-t-il. en outre, ajoute m. hétagourov, mikhaïl saakachvili "fera ce que les américains lui diront, et ceux-ci ne veulent pas d´instabilité dans la région".
zourab bendiachvili espère quant à lui que la situation pourra être
résolue un jour ou l´autre. ce géorgien de 36 ans a perdu sa maison pendant le conflit et a dû fuir en géorgie. il revient régulièrement en ossétie du sud, et à chaque fois il doit changer d´heure et de porte-monnaie. tskhinvali, la "capitale" ossète, à 85 kilomètres
de tbilissi est à la même heure que moscou, et la monnaie locale est le rouble russe et non pas le lari géorgien. bien qu´un tiers de la population soit géorgien, les journaux n´y sont publiés qu´en russe et en ossète. "en dix ans, les choses ont beaucoup changé ici, la seule langue qu´on puisse parler ensemble, c´est le russe, car les jeunes n´apprennent pas le géorgien. il n´y aura pas de solution possible sans l´aide des russes ici", estime zourab. les géorgiens accusent pourtant régulièrement les russes d´ingérence
dans leurs affaires. mais les leaders des deux régions séparatistes d´ossétie et d´abkhazie, ainsi que celui de la région autonome géorgienne d´adjarie, sont venus chercher conseil à moscou après la démission forcée du président géorgien edouard chevardnadzé le 23 novembre dernier, puis après l´élection le 4 janvier de mikhaïl saakachvili. et la russie peut jouer un rôle déterminant sur le
dossier du séparatisme.
Investiture de Saakachvili: indifférence ou inquiétude en Ossétie du Sud
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