Irak: la poudrière de Kirkouk

Se Propager

région de Kirkouk, zone du nord de l’Irak, pétrolifère et multiethnique, revendiquée par les Kurdes, apparaît comme un test de la capacité des factions irakiennes à se réconcilier.

A quelque 250 km au nord de Bagdad, Kirkouk avait été placée par l’ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991.

Alors que les Kurdes ont aujourd’hui consolidé leur autonomie, ils exigent désormais le rattachement de Kirkouk à leur région autonome située à une cinquantaine de km plus au nord. Ils avancent des raisons à la fois historique et culturelle, se plaisant à décrire la ville comme la « Jérusalem des Kurdes ».

Les récentes vagues d’immigration successives et les déplacements de populations en ont cependant profondément modifié la physionomie.

Sa population est aujourd’hui mixte, composée de Kurdes, en nombre croissant, de Turcomans, qui se considèrent comme ses habitants historiques, d’Assyro-chaldéen (chrétiens) et d’Arabes, souvent arrivés à l’occasion de la politique d’arabisation forcée pratiquée par Saddam Hussein.

Depuis 2003, les Kurdes, dotés d’une force militaire aguerrie, les peshmergas, ont investi massivement les institutions politiques de la ville et encouragé l’arrivée des leurs afin de peser sur l’équilibre démographique.

Ils ont également repoussé de plusieurs kilomètres au sud les frontières de la région kurde.

Dans ce contexte, les extrémistes d’Al-Qaïda tentent d’attiser les haines par des attentats, exécutions sommaires et rapts.

Facteur clé de la crise, Kirkouk regorge de pétrole et ses exploitations sont les deuxièmes d’Irak derrière celles du sud.

Avec une annexion de cette région, le Kurdistan irakien, économiquement viable et déjà de facto indépendant du reste du pays, pourrait ainsi être tenté par la sécession, cauchemar des pays voisins où vivent des communautés kurdes.

La Turquie en particulier, qui se pose en protecteur des Turcomans, y voient une ligne rouge à ne pas franchir.

La constitution irakienne, dans son article 140, prévoyait l’organisation avant décembre 2007 d’un référendum local sur un éventuel rattachement au Kurdistan, consultation ardemment souhaitée par les Kurdes mais à laquelle Bagdad et les communautés arabes et turcomane étaient hostiles.

Le référendum, avec en préalable un très sensible recensement des populations, n’a finalement pas eu lieu, et a été repoussé de six mois, après l’intervention in extremis de l’ONU.

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut