Le gouvernement kurde autonome d’Irak a relancé la polémique sur le drapeau national la semaine dernière, en décidant de le retirer des bâtiments administratifs de la région. Le drapeau kurde, rouge et vert frappé d’un soleil jaune, flotte à présent sur les bâtiments publics, rapporte le webzine Kurdish Media. « La décision du président kurde Massoud Barzani est courageuse et répond aux aspirations du peuple », écrit un contributeur du webzine. « Le drapeau irakien symbolise l’oppression du peuple kurde par Saddam Hussein », écrit-il en référence au massacre du village de Halabja, où Saddam Hussein avait ordonné le gazage de plus de 5 000 Kurdes.
« C’est le drapeau de Saddam. Beaucoup de crimes ont été commis sous cet emblème », admet le président irakien Jalal Talabani, d’origine kurde. Cependant, il n’est pas question que les Kurdes autonomes abandonnent définitivement le drapeau national, affirme Talabani, qui souhaite par ailleurs que le pays entier se dote d’un nouveau drapeau. Le Premier ministre Nouri Al-Maliki, un chiite, se montre beaucoup moins compréhensif envers les Kurdes. « Le drapeau irakien actuel doit flotter sur chaque centimètre de terre irakienne, conformément à la Constitution, tant que le Parlement n’aura pas pris de décision à ce sujet », a-t-il déclaré.
Tous les Kurdes ne sont pas convaincus de la nécessité d’abandonner le drapeau irakien. Dans un éditorial, Kurdish Media estime que « le gouvernement de Barzani cherche à détourner l’attention du peuple des problèmes intérieurs avec cette querelle de drapeau. Le peuple ne veut pas être distrait avec ces histoires alors qu’il souffre de la pauvreté croissante, du chômage et des pénuries d’électricité, de gaz et d’eau. Les dirigeants kurdes ont tendance à utiliser le ‘nationalisme’ kurde et à donner au peuple le faux espoir d’un avenir indépendant », dénonce le webzine.