Bahaeddin Adab, un ancien député kurde iranien, a annoncé lundi la création d’un Front uni kurde pour défendre les droits de cette large minorité ethnique, « négligée » selon lui par la république islamique.
« Un grand nombre d’activistes et ONG kurdes proéminents se sont ralliés dans un front indépendant pour demander pacifiquement les droits niés aux Kurdes », a dit à la presse son fondateur, Bahaeddin Adab.
Plus de six millions de Kurdes, sur une population iranienne de 68,5 millions, habitent principalement quatre des provinces du nord-ouest, qui sont parmi les moins développées du pays.
M. Adab a insisté sur le fait que son mouvement n’avait pas d’objectif séparatiste, à la différence selon lui de nombreux partis d’opposition kurdes situés dans les Etats voisins d’Irak et de Turquie.
« Nous insistons pour travailler dans le cadre de la loi et en évitant la violence », a-t-il dit, en expliquant que la décision de créer le Front avait été accélérée à la suite de troubles entre les autorités et la population des deux provinces à population majoritairement kurde du Kurdistan et de l’Azerbaïdjan de l’ouest.
« Les Kurdes n’ont presque pas eu leur mot à dire sur les décisions les affectant et ils se sont vu nier leurs droits mentionnés par la constitution », a dit M. Adab.
Selon M. Adab, « le gouvernement n’a pas fait assez pour satisfaire les demandes des Kurdes et ils ont montré leur insatisfaction en ne participant pas à la (récente) élection », de 2005, qui a vu l’arrivée au pouvoir de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.