La conférence sur l’holocauste à Téhéran, qui doit s’achever mardi soir, a largement donné la parole à des révisionnistes occidentaux, niant la réalité du génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a lancé le débat en qualifiant l’holocauste de «mythe», n’est pas intervenu à la conférence mais doit recevoir en personne tous les intervenants mardi après-midi.
L’Iran a défendu le principe de cette conférence en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’approuver ou de nier l’holocauste mais de permettre d’avoir un débat à propos de cet événement historique.
Mais la plupart des participants sont des gens qui remettent en cause soit l’existence soit l’ampleur de l’holocauste. On y a entendu ainsi un ancien membre du Ku Klux Klan, un Australien niant l’existence des chambres à gaz et un Français condamné en octobre à une peine de prison avec sursis pour révisionnisme.
L’organisation de cette conférence a suscité une vive réaction internationale contre l’Iran, accusé de promouvoir la négation de l’holocauste.
Parmi les thèmes de cette seconde journée, figuraient notamment : «Défi à l’histoire officielle de l’holocauste» ou encore «L’holocauste, le talon d’Achille d’un cheval de Troie juif».
Le premier ministre israélien Ehud Olmert a vivement dénoncé lundi la tenue de cet évènement.
«La conférence en Iran est nauséabonde et prouve l’ampleur de la haine» vis-à-vis des juifs et d’Israël, a affirmé M. Olmert aux journalistes à bord de l’avion qui l’emmenait en Allemagne.
Des révisionnistes célèbres, notamment le Français Robert Faurisson et l’Australien Frederick Toeben, participent à cette conférence.
Le Congrès juif européen (CJE) a condamné «avec la plus grande fermeté la tenue d’un colloque négationniste à Téhéran et appelé les dirigeants européens à adopter des sanctions très fermes à l’égard du régime iranien», dans un communiqué diffusé lundi.
«Jusqu’à quand l’Europe acceptera-t-elle que l’on insulte la mémoire de l’humanité et que l’on menace la paix mondiale comme le fait le régime iranien ?», a demandé Pierre Besnainou, président du Congrès.
De même, des chercheurs internationaux ont dénoncé lundi à Berlin le révisionnisme de l’holocauste et l’antisémitisme, lors d’une conférence organisée parallèlement à celle du président Ahmadinejad.
Cette conférence est une manière de «faire une déclaration» contre le président iranien, a dit à l’AFP le chercheur américain Raul Hilberg, qui a fui l’Autriche nazie en 1939 et est considéré aujourd’hui comme l’un des historiens les plus émérites de l’holocauste.
«Je ne pense pas que le dialogue soit possible avec des gens qui nient l’holocauste», a déclaré M. Hilberg.
M. Toeben, qui affirme que l’existence des chambres à gaz est un «mensonge complet», a tenté de prouver son affirmation en montrant un petit modèle du camp d’extermination de Treblinka, en Pologne, aux conférenciers.
Parmi les autres participants, figurent des «experts» iraniens mais aussi des juifs ultra-orthodoxe hostiles au sionisme et à Israël.
Les historiens du troisième Reich estiment généralement à 6 millions le nombre des juifs tués pendant la seconde guerre mondiale, mais il existe d’autres estimations inférieures ou supérieures à ce chiffre. Le régime hitlérien a également tué des millions de non juifs.
Dans de nombreux pays européens, notamment en France, en Allemagne et en Australie, la négation de l’holocauste est punie par la loi.
