Jacques Chirac approuve la recommandation de la Commission européenne de suspendre partiellement les négociations concernant l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.
« Le président de la République a constaté qu’à ce stade les décisions relatives au protocole d’Ankara n’avaient pas été respectées. La Turquie s’était engagée à appliquer le protocole d’Ankara, elle devait le faire », a rapporté la présidence française après une rencontre entre Jacques Chirac et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en marge du sommet de l’Otan à Riga.
« Dans ces conditions, l’Union européenne n’avait pas d’autre choix que d’en tirer les conséquences sur les négociations », a-t-on ajouté de même source.
La Commission européenne a recommandé de suspendre les discussions sur huit des 35 « chapitres » politiques du processus d’adhésion de la Turquie. Cette décision fait suite à l’échec des négociations sur le différend commercial entre Chypre et la Turquie.
Aux yeux de Jacques Chirac, la Commission « ne pouvait faire autrement que de présenter une recommandation conforme aux précédentes, agréées par tous ».
Toujours selon l’Elysée, le président français a assuré au Premier ministre turc que la France se tenait « en concertation étroite avec l’Allemagne et ses autres partenaires pour se prononcer sur la base de la proposition de la Commission ».
Il a « exprimé l’espoir que la situation aurait changé d’ici les rendez-vous de Bruxelles, permettant une évolution de la situation ».
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union prendront une décision sur ce dossier le 11 décembre, avant le conseil européen prévu trois jours plus tard.
La Turquie refuse l’accès de ses ports aux navires chypriotes tant que la République turque de Chypre du Nord, créée après l’invasion turque de l’île en 1974 et reconnue uniquement par Ankara, sera soumise à un isolement économique.