Le président irakien, Jalal Talabani, a affirmé dans un entretien vendredi que son pays ne souhaitait pas devenir un « champ de bataille » entre l’Iran et les Etats-Unis et invité les deux pays au dialogue.
« Nous ne voulons pas que les relations entre l’Iran et les Etats-Unis évoluent vers un conflit ayant pour champ de bataille le territoire irakien », a dit M. Talabani dans un entretien au quotidien panarabe Al-Hayat.
Les Etats-Unis accusent régulièrement l’Iran d’ingérence en Irak et de déstabiliser le pays, ce que dément Téhéran.
Durant sa visite à Téhéran fin novembre, les responsables iraniens ont fait part de leur « disposition à aboutir à une entente avec les Etats-Unis sur des (questions allant de) l’Afghanistan jusqu’au Liban, afin de trouver des solutions satisfaisantes aux deux parties », a dit M. Talabani dans cet entretien recueilli à Damas, où il est en visite depuis dimanche.
M. Talabani a indiqué qu’il « poursuivrait ses efforts pour que le dialogue s’instaure entre l’Iran et les Etats-unis et que les deux pays parviennent à s’entendre sur les moyens d’assurer la stabilité et la sécurité de l’Irak ».
Selon lui, deux tentatives de tenir des rencontres entre iraniens et américains ont échoué l’an dernier.
Le président irakien a par ailleurs affirmé que l’Iran et la Syrie avaient commencé à « aider le gouvernement irakien à lutter contre la violence confessionnelle ».
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, en tournée dans la région, a déclaré jeudi à Manama avoir affirmé aux dirigeants des Etats du Golfe, que l’Iran « avait été trop loin ». Mais quant à la possibilité d’un dialogue avec Téhéran, il a affirmé que Washington devait se renforcer avant tout contact avec l’Iran.
D’autre part, le président Talabani a déclaré que la violence confessionnelle dans son pays avait touché plus les chiites que les sunnites, affirmant que plus de 20.000 civils irakiens ont été tués entre janvier et novembre 2006.
« Entre le 1e janvier et le 20 novembre 2006, 20.101 personnes ont été tuées dans les violences, parmi lesquelles 15.522 chiites (soit 77% des victimes), 2.138 sunnites (soit 11%) et 2.442 (soit 12%) entre « Kurdes, chrétiens et autres », a-t-il affirmé.