Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi envisage sérieusement de se rendre au sanctuaire patriotique controversé du Yasukuni à Tokyo le 15 août prochain, à la date anniversaire de la défaite du Japon impérial, rapporte lundi 8 mai 2006 la presse locale.
Le Premier ministre étudie actuellement les conséquences éventuelles d’une telle visite dans ce sanctuaire, à la source de querelles sans fin entre le Japon et ses voisins chinois et coréens.
« Le Premier ministre espère beaucoup rendre hommage (aux soldats nippons morts sur les champs de bataille) pour l’anniversaire de la fin de la guerre durant sa dernière année en fonctions », affirme le quotidien Nikkei, citant un collaborateur anonyme de M. Koizumi.
Le Premier ministre libéral-populiste, qui a annoncé son intention de démissionner en septembre prochain, se rend une fois par an au Yasukuni depuis son arrivée au pouvoir en 2001 à la suite d’une promesse aux familles des anciens combattants.
Ces visites provoquent chaque fois la fureur de la Chine et des deux Corées qui y voient une glorification du passé militariste nippon dont elles furent les victimes.
M. Koizumi n’a toutefois jamais visité le Yasukuni un 15 août, date fortement symbolique, particulièrement sensible dans toute l’Asie, un geste qui ne manquerait pas d’être interprété comme une provocation et risquerait d’aggraver encore la crise diplomatique entre Tokyo, Pékin et Séoul.
Erigé en 1869, le sanctuaire shintoïste du Yasukuni, dans le centre de Tokyo, honore les âmes de 2,5 millions de Japonais morts dans des conflits armés depuis la Révolution Meiji. Les âmes des 14 « criminels de guerre de classe A », parmi lesquels le Premier ministre belliciste Hideki Tojo, y ont été secrètement ajoutées en 1978 avec l’accord tacite du gouvernement de l’époque.
